Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du vendredi 31 juillet 2020 à 9h00
Bioéthique — Article 10

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

La question prend une résonance différente selon la façon dont on l'aborde. Il me semble que nos débats sont, là encore, très enrichissants.

Toutefois, ceux qui s'imaginent qu'en donnant quelques cellules à une société, par exemple en lui envoyant un coton-tige qu'on a mis dans sa bouche, on peut obtenir une information génétique fiable font une lourde erreur. Pourquoi ? Parce qu'une telle information ne peut être obtenue que dans un laboratoire de recherche, en suivant une méthodologie scientifique, avec une analyse faite par des généticiens.

Il ne suffit pas de rendre une séquence de bases A, T, G, C, en disant : « L'organisation de vos gènes évoque des origines italiennes. » Or c'est précisément ce que font les sociétés privées qui réalisent ces tests. Et, s'ils étaient faits par des sociétés privées françaises, les résultats seraient tout aussi peu informatifs. Faisons attention, ne disons pas que ces tests permettent d'obtenir des informations fiables ; celles-ci ne peuvent être obtenues que dans un contexte très particulier, scientifique ou médical.

Vous me répondrez peut-être : d'accord, réalisons les tests génétiques dans un contexte médical. Cela m'amène à un deuxième sujet : nous avons devant nous des abîmes d'incompréhension de la génétique ; nous avons besoin de poursuivre la recherche pour mieux la comprendre. Parce que j'ai moi-même pratiqué la génétique, je sais que, fort heureusement, aucun individu ne se résume à ses gènes.

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