Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 13 juillet 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Il faut respecter nos collègues : ils expriment une opinion, j'en exprime une autre.

Monsieur Rebeyrotte, je ne suis pas d'accord avec vous : les mesures envisagées par le Gouvernement opéreront uniquement une redistribution, au sein de la classe salariale, de ce qui lui appartient déjà. Une cotisation sociale sur la part salariale correspond à du salaire : c'est une part du salaire affectée à quelque chose. Aussi, si vous supprimez cette cotisation, vous ne changez rien globalement : ce qui allait à un endroit va autre part. Par ailleurs, toute suppression de cotisation sociale doit être compensée à l'euro près par le budget de l'État – c'est la loi. Ce qui a été donné à un endroit est donc repris ailleurs. En d'autres termes, celui ou celle qui verra son salaire progresser de la part que vous avez fixée pourrait devoir payer ce même montant au titre des impôts.

Globalement, ces mesures n'accroîtront pas la capacité de consommation populaire. Ce n'est pas vrai : cela ne correspond pas aux masses qui s'échangent dans le scénario économique que vous évoquez. Dans le nôtre, au contraire, il s'agit d'une injection pure et simple de pouvoir d'achat, puisque le partage ne s'effectuera pas à l'intérieur de la classe salariale, mais entre ceux qui accumulent et ceux qui n'ont rien.

Cher collègue, vous ne pouvez pas dire le contraire. Comment expliquez-vous que notre pays compte 9 millions de pauvres tandis que nous détenons le record d'Europe du nombre de millionnaires ? Il n'y en a pas un seul dans cet hémicycle, mais tout le monde est capable de comprendre qu'il y a un lien entre ces deux constats : la dérégulation a permis aux uns d'accumuler les richesses et de dépouiller les autres, à commencer par les plus fragiles. Voilà ce que nous essayons de corriger – ce n'est rien d'autre que cela. Je suis au regret de vous dire que la politique que vous soutenez n'est pas une politique de la demande.

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