Intervention de Gisèle Biémouret

Séance en hémicycle du mardi 14 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Médias livre et industries culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Monsieur le président, madame la ministre, mesdames les rapporteures, mes chers collègues, comme lors de la commission élargie le 7 novembre dernier, nous voulons vous faire part de notre inquiétude quant au budget de l'audiovisuel public, qui est en baisse de 36 millions d'euros par rapport au budget de 2017.

À ces inquiétudes budgétaires, sur lesquelles je reviendrai, s'en ajoutent d'autres, madame la ministre, concernant les révélations faites aujourd'hui par le journal Le Monde sur votre plan de restructuration de l'audiovisuel public. L'article fait état d'un document, émanant de votre ministère, qui prévoit de regrouper France Télévisions, Radio France et les autres sociétés du secteur au sein d'une « holding » et de supprimer plusieurs chaînes, dont France Ô. Il est aussi fait état d'une volonté de votre part de supprimer des postes et de revoir la gouvernance globale.

Madame la ministre, nous avons besoin d'y voir plus clair. Nous avons besoin de savoir. Quelles sont vos intentions pour l'avenir de l'audiovisuel public français ? Avec quel calendrier ?

Au-delà de ces questions de fond, sur lesquelles, je n'en doute pas, vous saurez nous apporter des réponses précises, je voudrais revenir sur un autre aspect. Vous avez décidé de porter plainte contre X en réponse à ces révélations. Après la ministre du travail en juin dernier, vous êtes le deuxième membre de l'exécutif à porter plainte contre les sources d'information de la presse. Ces démarches nous inquiètent.

Je voudrais d'ailleurs évoquer un autre sujet d'inquiétude : celui des aides à la presse pour l'année à venir. Les crédits alloués aux aides à la presse baissent d'environ 8,5 millions d'euros en 2018. Notre rapporteure spéciale indique dans son rapport que cette baisse est due à l'effort demandé pour le redressement des comptes. Le taux d'exécution étant de 80 % pour l'exercice précédent, j'entends déjà le Gouvernement nous dire que les crédits sont relativement sous-consommés, mais cette sous-consommation est due au mode de paiement des subventions accordées dans le cadre des aides à la modernisation : elles ne sont accordées qu'à réception des factures correspondantes et le processus peut s'étaler sur plusieurs années.

Mes chers collègues, ce n'est pas parce que la presse connaît des temps difficiles qu'il faut moins la soutenir – bien au contraire ! Nous traversons une période préoccupante, où les titres de presse sont malmenés, menacés. Plus que jamais, nous devons les soutenir pour assurer le pluralisme et la diffusion de l'information et des idées.

Pour toutes ces raisons, le groupe Nouvelle Gauche votera contre ce projet de budget pour 2018.

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