Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mardi 14 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Médias livre et industries culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Il conseille alors, entre autres clients, Arnaud Lagardère pour la vente de ses magazines internationaux au groupe américain Hearst. En 2012, le même Emmanuel Macron entre à l'Élysée, comme secrétaire général adjoint. Et c'est lui qui traite, avec le groupe Lagardère, la revente des actions d'EADS. C'est lui qui, face à son ancien client, est supposé défendre les intérêts de l'État. Arnaud Lagardère se dira ravi du « deal », qui, de fait, lui assure une confortable plus-value.

En 2016, Emmanuel Macron se lance dans la course à l'Élysée. Et, surprise, de qui reçoit-il aussitôt le soutien ? De la presse Lagardère. Le candidat d'En Marche ! enchaîne les unes du Journal du dimanche, les couvertures de Paris Match et les passages sur Europe 1 ; bref, il est câliné à souhait.

Contre cette corruption quotidienne de notre démocratie, nous devons retirer les médias des mains de ces milliardaires. Nous devons libérer les journalistes, libérer les Dutton Peabody qui sommeillent en eux.

« Industrie agroalimentaire : business contre santé » ; « Produits chimiques : nos enfants en danger » ; « Dépakine : un silence coupable » : toutes ces affaires, c'est le service public qui les a sorties. Ce n'est pas bien, vraiment pas bien. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a dogmatisé en ces termes, ici même, ce dont je parle : « On ne doit pas dénigrer les grandes entreprises. »

Radio France et France Télévisions méritant d'être punies, vous allez couper dans les crédits de l'audiovisuel public. C'est logique : ils échappent au marché, aux mains des maîtres. Heureusement, il restera toujours des francs-tireurs de la caméra ou du stylo, une poignée de Dutton Peabody qui demeureront du côté des petits fermiers, contre les gros éleveurs, du côté des salariés, des paysans et des commerçants, contre les multinationales et leurs complices, fussent-ils au Gouvernement.

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