Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 15 septembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Patients souffrant de symptômes persistants de covid-19

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Votre question est complexe et appelle une réponse qui le sera également. Vous parlez de ces milliers de personnes – nous ne savons pas combien elles sont, mais elles sont nombreuses en France et dans le reste du monde – qui n'ont pas forcément eu une forme grave de coronavirus, qui ne sont généralement même pas allées à l'hôpital ou en réanimation, qui sont parfois jeunes, et qui continuent de présenter des symptômes des jours, des semaines voire des mois après leur infection. Nous n'avons pas assez de recul pour savoir pour combien de temps ces symptômes peuvent persister, mais ils durent souvent plusieurs semaines. Vous les avez décrits, ils sont difficiles à corréler les uns avec les autres. Il peut s'agir d'une fatigabilité, de maux de tête, parfois de sensations de détresse ou de gêne respiratoire, ou de gêne cardiaque.

Que faisons-nous ? Nous développons la recherche clinique. Que nous disent les médecins spécialisés, organisés dans des unités de soins dédiées aux malades de ce type ? Lorsqu'un tel patient se plaint de troubles respiratoires, nous disent-ils, et qu'on lui fait subir des épreuves fonctionnelles respiratoires ou un scanner pulmonaire à faible dose, il ne présente pas de stigmates physiques. Pourtant, ils constatent que certains de ces patients ont, par exemple, un pouls trop rapide lorsqu'ils sont au repos, ce qui suggère qu'ils pourraient être atteints de dysautonomie – je n'entre pas dans les détails médicaux.

Je suis cela de près ; les scientifiques suivent cela de près. Afin d'organiser la réponse sanitaire et de mieux encadrer et développer la recherche en la matière – il est difficile de le faire tant que nous n'avons pas de réponses – , j'ai saisi le Haut Conseil de la santé publique et le Conseil scientifique. Je leur ai demandé de m'indiquer les moyens d'avancer et de compiler l'ensemble des données publiées par les chercheurs dans la littérature médicale en France et dans le monde. Nous devons d'abord comprendre à quoi nous faisons face.

Je puis vous garantir que les médecins généralistes, les médecins traitants et les pneumologues continuent d'accompagner au quotidien les malades qui expriment une gêne persistante après un covid et formulent la demande que vous avez relayée.

Il s'agit de comprendre et d'accompagner avant, je l'espère, de soigner.

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