Intervention de Pascal Brindeau

Séance en hémicycle du mercredi 16 septembre 2020 à 15h00
Conseil économique social et environnemental — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Je n'avais pas prévu de prendre la parole tant j'étais mal à l'aise en voyant nos collègues du groupe Les Républicains recourir à une motion de rejet sur un texte dont nous nous accordons tous à dire qu'il n'a pas de portée fondamentale – c'est aussi excessif que de prendre un marteau pour écraser un coléoptère. Mais en entendant les réactions des uns et des autres, je me dis qu'il faut éviter qu'une confusion s'instaure dans nos esprits : le divorce de nos concitoyens avec la politique, avec la décision politique elle-même, n'est pas une question du même ordre que celle abordée par ce projet de loi, qui vise simplement à adapter l'une des institutions qui valorisent les corps intermédiaires.

Alors que les corps intermédiaires nous semblaient ignorés depuis 2017, la volonté de mieux les faire entendre montre que le Président de la République et nos collègues de la majorité ont finalement pris conscience de leur utilité – en particulier celle du CESE. Mais à aucun moment ce texte n'aura la vertu de ramener nos concitoyens vers le débat public. Certains appellent à réformer nos institutions en profondeur et à adopter d'autres modes de décision publique ; ils ont peut-être raison. Mais ce qui est aussi en jeu, à mon avis, c'est la façon d'exercer le pouvoir, et c'est ce que nos concitoyens ne comprennent plus depuis 2017. Le groupe UDI et indépendants ne s'associera donc pas à la motion de rejet, bien que j'en comprenne à présent le ressort intellectuel.

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