Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du mardi 14 novembre 2017 à 21h45
Projet de loi de finances rectificative pour 2017 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

En effet, nous commencerons demain l'examen en commission du second projet de loi de finances rectificative pour 2017. Nous aurions pu attendre, me semble-t-il, la remise du rapport de l'IGF pour étudier ces projets de loi de finances rectificative ; mais peut-être ce rapport allait-il révéler des choses insoupçonnables ! On connaît à présent sa teneur : il ne comporte rien ou presque qu'on ne pouvait imaginer. Quant à la voie d'amendement – modalité d'action par excellence des parlementaires – elle a malheureusement été balayée, ce qui est un peu dommage.

Le coeur du sujet présente de vraies difficultés que vous connaissez, monsieur le secrétaire d'État. La première d'entre elles réside dans la fameuse règle imposant un déficit public inférieur à 3 % du PIB. Vous connaissez tous les projets de loi de finances, mes chers collègues : heureusement que les organismes de Sécurité sociale présentent des excédents, car eux seuls nous permettent d'afficher un déficit inférieur à 3 % du PIB pour 2018 et donc de sortir de la procédure pour déficit excessif !

Las ! Voilà le Gouvernement confronté à l'urgence d'obtenir les fameux 5 milliards d'euros visant à bien montrer à Bruxelles que notre déficit public est inférieur à 3 % du PIB ! Pourtant, un examen attentif du budget montre que nous sommes déjà sur la corde raide.

Nous sommes confrontés à une deuxième difficulté. Comme il faudra rembourser environ 4,4 milliards d'euros en 2018, il en résultera une augmentation du déficit public qu'il faut d'ores et déjà comptabiliser en sus des montants dont nous avons débattu ensemble, monsieur le secrétaire d'État.

Quant aux problèmes de droit constitutionnel, notamment la rupture du principe d'égalité, ne les balayons pas d'un revers de main ! Telle entreprise n'ayant pas versé de dividendes devra acquitter la surtaxe, telle autre qui en a versé ne l'acquittera pas. En particulier, vous en entendrez tous parler dans vos circonscriptions, les fameuses banques mutualistes, qui par définition ne versent pas de dividendes – n'est-ce pas, monsieur Mattei ? – , se trouveront néanmoins dans l'obligation d'acquitter 1,2 milliard d'euros. Je vous souhaite bien du bonheur dans les assemblées générales des banques mutualistes, chers collègues, car on ne manquera pas de vous le dire !

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