Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du mardi 22 septembre 2020 à 15h00
Programmation de la recherche — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Si la France est encore au sixième rang mondial pour les investissements publics et privés dans la recherche, les efforts fournis ailleurs dans le monde sont, parmi d'autres facteurs, en passe de faire décrocher notre pays. Le constat est unanimement partagé, il y a donc urgence à agir. Ainsi, la seule question qui compte est de savoir si le texte qui nous est présenté aujourd'hui répond aux enjeux et permettra d'inverser durablement cette tendance.

Il propose d'augmenter les crédits alloués à la recherche. C'est bien évidemment indispensable mais retenir une période de dix ans apparaît contestable et peu réaliste. C'est pourquoi le groupe Les Républicains propose de ramener la durée de la programmation à sept ans, notamment afin de tenir compte des réalités politiques et électorales. Notons, en outre, que les augmentations de crédits prévues ne sont significatives qu'à partir de 2027.

Le texte propose aussi de revaloriser les salaires des chercheurs. Oui, bien sûr, quand on sait que ces salaires sont de 30 % inférieurs à la moyenne de ceux des pays de l'OCDE, écart qui explique en partie la dévitalisation de la recherche française et notre incapacité à retenir les talents qui feront demain.

Le projet de loi de programmation vise également à favoriser le recrutement des chercheurs. Bien sûr, il faut le faire si l'on veut réagir à l'érosion des effectifs, de 10 % ces dix dernières années, ce qui peut aussi expliquer un poids moindre de la France en matière de publications scientifiques internationales et donc une baisse de son rayonnement.

Toutefois il est essentiel de renforcer non seulement la recherche publique, mais également la recherche privée. Dans cette course, comme dans d'autres domaines, d'ailleurs, l'État ne peut pas tout. En la matière, le projet de loi de programmation est finalement assez faible. Pourtant, il serait nécessaire de conforter les liens entre universités et entreprises.

Enfin, le texte maintient une dichotomie entre enseignement supérieur et recherche, alors même que l'enseignement supérieur joue un rôle central dans le domaine de la recherche.

Pour maintenir les prétentions scientifiques de la France, notre groupe a formulé de nombreuses propositions. J'espère que nous parviendrons à des compromis pour préserver notre avenir.

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