Intervention de Benoit Potterie

Séance en hémicycle du mardi 29 septembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Gestion de la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoit Potterie :

« Je ne vais peut-être pas mourir du Covid-19 mais si ça continue, je vais mourir d'ennui. » Cette phrase, nous l'avons tous entendue de multiples fois, notamment de la part de personnes âgées, celles-la même que nous cherchons à protéger du virus.

À l'image des seniors, les Français ont accepté avec beaucoup de sang-froid les mesures sanitaires puis le confinement du printemps dernier. Ils ont ensuite accepté les restrictions qui leur sont imposées depuis le déconfinement parce qu'ils en mesurent la nécessité.

Mais, alors que se profile la possibilité d'une deuxième vague, et tout en connaissant les contraintes qui sont les vôtres, monsieur le ministre, le groupe Agir ensemble vous demande aussi de rassurer les Français. Depuis quelques jours, les nouvelles interdictions décrétées par le Gouvernement provoquent une vague de défiance de la part de nos concitoyens. Les professionnels des restaurants, des bars ou encore des salles de sport, qui ont pour la plupart joué le jeu de la distanciation et des gestes barrières, ne comprennent pas qu'on leur impose des interdictions supplémentaires alors qu'ailleurs des rassemblements non-encadrés ont bien plus d'impact sur la propagation du virus.

La santé de nos concitoyens est une priorité et nous sommes conscients de la gravité de la situation. Mais plutôt que de créer chaque jour de nouvelles mesures, ne faudrait-il pas d'abord mieux contrôler l'application de celles qui existent ? Le rôle des médecins est de soigner, de sauver des vies et de prévenir les risques mais notre rôle en tant qu'hommes et femmes politiques est de veiller à un juste équilibre entre la protection des citoyens et le respect des libertés.

Alors que nous nous apprêtons à voter la prorogation de l'état d'urgence sanitaire, le groupe Agir ensemble souhaiterait que les mesures évoquées fassent l'objet d'un véritable débat contradictoire à l'Assemblée nationale. Ce débat permettrait aussi de faire le point sur l'état des stocks des matériels destinés à nous protéger et à protéger les soignants et personnels, y compris intervenant à domicile, pour éviter l'aggravation de la situation sanitaire. Alors, monsieur le ministre, seriez-vous d'accord pour débattre collectivement de ces sujets complexes mais essentiels pour les Français ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.