Heureusement que nous avions conservé les moyens de prendre rapidement des décisions et d'agir vite. Heureusement que nous avons tenu bon, avec constance, lorsqu'on nous enjoignait – de manière légitime, sur le fond – de rouvrir des lieux où nous savons, hélas, que la circulation du virus est favorisée.
Au Royaume-Uni, l'un des berceaux du parlementarisme, le Premier ministre a annoncé il y a trois jours l'instauration, sans doute pour six mois, d'un couvre-feu dans tous les bars et restaurants du pays, alors même que la situation sanitaire y est moins dégradée que chez nous. Nous répétons depuis des mois que nous devons vivre avec le virus dans la durée. Cela suppose des phases d'accalmie, où les mesures de gestion de l'épidémie sont allégées, où l'on retrouve presque une vie normale, comme cet été, et des phases d'aggravation, où la santé et la vie des Français sont en jeu, ce qui nous oblige à faire preuve de réactivité afin de prendre des mesures adaptées.
Ces mesures sont proportionnées, nécessaires, temporaires, et elles n'ont rien d'arbitraire, je le redis. Nous sommes forts de la confiance que le Parlement nous a accordée il y a quelques mois. Vous avez vu ces mesures appliquées, et vous avez pu constater que nous n'en faisions en aucune manière un usage disproportionné. Mais nous avons besoin de conserver un minimum de réactivité, de liberté d'action, pour protéger la santé des Français. C'est ce qu'ils attendent de nous, et de vous.