Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du vendredi 2 octobre 2020 à 9h00
Accélération et simplification de l'action publique — Article 33

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je suis également défavorable à ces amendements identiques. Je le répète : l'habilitation à légiférer par ordonnances inclura évidemment, à la suite des travaux du Sénat, et comme l'a souligné le rapporteur, les organisations syndicales.

Non, il ne s'agit pas d'une privatisation, laquelle porterait sur le statut des agents. Celle-ci inclurait les collectivités territoriales, les services de l'État et concernerait également l'URSSAF. Cessons de brandir, chaque fois, l'épouvantail de la privatisation : ce n'est pas le sujet.

Ce qui prend les agents de l'ONF aux tripes, aujourd'hui, c'est de se rendre sur une parcelle de bois scolyté, qu'ils connaissent bien, comme l'a souligné M. Lassalle, sans avoir les moyens de reboiser. La réalité, c'est que, durant des années, les parlementaires que vous êtes ont appelé en vain à la mise en place de fonds de reboisement. Or le plan de relance prévoit la plantation de 50 millions d'arbres. Il faut remonter à très, très loin pour trouver un plan de reboisement comparable.

Je le dis en toute objectivité : cela fait des décennies qu'un gouvernement n'avait pas décidé d'investir aussi massivement dans la forêt, celui-ci le fait dans le cadre du plan de relance, et c'est le moment que vous choisissez pour proférer de tels propos ! Profitons au contraire de l'occasion que nous offre cette dynamique pour ouvrir le débat, qui est très important, sur notre vision de la forêt. Ce débat suppose que nous entrions dans la question même des essences des arbres, qui est loin d'être un détail, parce que les choix que nous ferons en la matière conditionneront les trente, quarante, voire cinquante prochaines années.

Ne nous accusez pas, aujourd'hui, de ne pas accompagner la forêt : ce qui lui manque, à elle comme à ceux qui y travaillent, c'est une vision, c'est l'orientation à donner à notre politique en la matière. Or le plan de relance prévoit 200 millions d'euros pour la forêt française – un apport ô combien nécessaire.

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