Intervention de Frédéric Descrozaille

Séance en hémicycle du lundi 5 octobre 2020 à 16h00
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Descrozaille :

La fin des quotas a déstabilisé la filière. Elle a été mal anticipée, j'en conviens – je dis simplement que la filière ne mérite pas qu'on la punisse.

Un agriculteur consacre en moyenne 16 hectares à la betterave, c'est-à-dire qu'il a bien d'autres cultures – la betterave participe toujours à des rotations culturales, allant parfois jusqu'à six spéculations. Il constate que le prix a chuté de 30 à 23 euros par tonne en deux ans ; le prix du sucre est passé de 500 à 300 euros par tonne : il présume que l'industriel ne payera pas beaucoup plus cher. En plus, il risque une baisse du rendement allant de 10 à 60 %. Il va arrêter la culture de la betterave.

L'ensemble des microdécisions individuelles des agriculteurs impliqueront pour l'outil industriel un manque de plusieurs millions de tonnes de betteraves. Si nous ne faisons rien, nous risquons une casse monumentale ! Une usine représente 150 ETP – équivalents temps plein – , plus 250 saisonniers. Que se passera-t-il dans deux ans, quand l'effondrement arrivera ? Nous dirons, ou nos successeurs diront, qu'il avait été décidé en 2020 de passer la filière par pertes et profits, parce qu'elle le méritait, faute d'avoir préparé l'interdiction des néonicotinoïdes ?

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