Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du mardi 6 octobre 2020 à 15h00
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Accepter ce texte, c'est accepter une régression écologique. Accepter ce texte, c'est accepter un renoncement écologique. Accepter ce texte, c'est accepter un reniement écologique.

Depuis le 1er septembre 2018, la France a interdit cinq substances de la famille des néonicotinoïdes utilisées dans le traitement des semences. Hier ou presque, en 2019, le Gouvernement a souhaité, par la loi EGALIM, aller plus loin en matière de protection de la santé et de l'environnement en interdisant des substances présentant le même mode d'action que ces néonicotinoïdes.

Aussi pensions-nous que vous étiez non seulement conscients mais également convaincus de la nocivité de ces produits. Quelle ne fut pas notre consternation quand nous avons vu le sujet revenir sur la table au cours de l'été ! Consternation parce qu'après un pas en avant, vous faites deux pas en arrière. Consternation parce que les effets dévastateurs des néonicotinoïdes sur la biodiversité sont connus, étayés par un nombre important d'études, et reconnus par tous.

Les néonicotinoïdes sont dangereux pour les pollinisateurs, pour tous les insectes et, plus largement, pour nos écosystèmes. Les recherches sur la gestion de l'eau ont par ailleurs confirmé la contamination durable des sols et des milieux aquatiques, même dans des zones non traitées.

Bien sûr, nous connaissons les arguments visant à justifier leur réintroduction dans nos cultures : vous estimez que la filière sucrière est dans une impasse, vous craignez un effondrement de la production suite à la pandémie de jaunisse, vous redoutez des destructions d'emplois.

Certains membres de mon groupe partagent d'ailleurs vos inquiétudes et considèrent que la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes est la solution la moins mauvaise. Pour ma part, et à l'instar d'une majorité des membres du groupe Libertés et territoires, j'y suis fermement opposé, et nos débats d'hier n'ont fait que conforter cet avis.

Tout d'abord, cette réintroduction emporte un risque important d'atteintes durables et étendues à la biodiversité. Ensuite, elle revient à ouvrir la boîte de Pandore.

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