La désertification vétérinaire dans les territoires ruraux est un enjeu majeur, non seulement pour les agriculteurs mais aussi pour l'ensemble des Français, attachés à des produits locaux et nationaux de qualité. En effet, sans vétérinaires, c'est toute la production qui est remise en cause, car les vétérinaires jouent un rôle central dans la détection et la prise en charge des maladies animales ainsi que dans la délivrance de nombreuses certifications.
Or le maillage territorial se distend à un rythme alarmant. L'Oise, par exemple, perd un vétérinaire rural par an. Rendez-vous compte, pour les 1 030 élevages bovins et les 200 élevages ovins et caprins de mon département, ils seraient seulement onze médecins spécialisés dans le milieu rural, et certains exercent d'ailleurs aussi dans les départements voisins. Cette pénurie conduit à des situations absurdes, voire extrêmes et dangereuses, pour les animaux comme pour ceux qui s'en occupent, lorsqu'il faut attendre en moyenne plus d'une heure et demie l'intervention d'un vétérinaire.
Si les agriculteurs sont toujours plus nombreux à se former pour faire face à cette pénurie, il nous faut rapidement prendre toutes les mesures nécessaires afin d'inverser cette tendance. L'article 24 quater permet donc aux collectivités territoriales, comme certaines le font contre la désertification médicale humaine, d'attribuer des aides à l'installation aux vétérinaires et étudiants vétérinaires. J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer le sujet avec le Gouvernement, il y a urgence à agir, il en va de l'avenir des exploitations agricoles et plus généralement de nos territoires ruraux. La France n'est plus la France sans ses agriculteurs. Nous comptons donc sur vous, monsieur le ministre.