Intervention de Yolaine de Courson

Séance en hémicycle du jeudi 8 octobre 2020 à 22h00
Conditions de vie des animaux — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson :

Le groupe Écologie démocratie solidarité présente et soutient la proposition de loi de notre collègue député Cédric Villani, laquelle vise à accompagner les acteurs qui sont au contact de la faune sauvage et d'élevage vers des pratiques adaptées à l'époque qui s'ouvre – des pratiques qui apporteront davantage de bien-être à l'animal et davantage de fierté aux femmes et aux hommes qui en ont la charge.

En 1791, 1850, 1963, 1976 et 2015, cinq lois portant sur la maltraitance et le bien-être animal ont déjà vu le jour. Nous sommes aujourd'hui appelés à nous prononcer sur un sixième texte et à prolonger le travail de nos prédécesseurs pour faire toujours mieux. Nous ne pouvons plus faire l'économie de ce débat : chacun le voit, le bien-être animal constitue une attente très forte de nos concitoyens et suscite beaucoup d'émotion.

Alors que la crise sanitaire nous oblige à intégrer la notion d'une seule santé planétaire – humaine, animale et environnementale – et alors que la crise qui nous accable provient probablement d'une zoonose transmise de l'animal à l'homme, nos concitoyens sont unanimes : il y a urgence à protéger davantage le monde animal, pour que nous puissions à notre tour mieux vivre.

Ainsi, l'écrasante majorité d'entre eux souhaitent la fin de certaines pratiques cruelles d'élevage, qu'ils jugent d'un autre temps. Ils souhaitent la fin du commerce de fourrure et veulent que les animaux que nous élevons pour notre nourriture disposent de lieux de vie conformes à leurs besoins physiologiques. Le regard des Français sur l'animal a changé. Nombre d'entre eux ne veulent plus que leur soient faites d'archaïques démonstrations de prouesse et d'agilité. L'animal n'est plus le clown de l'homme : celui-ci veut au contraire l'étudier, le contempler, le respecter et le protéger. S'il faut chasser l'animal, les Français demandent que soit pratiquée une chasse expurgée des pratiques qui infligent des souffrances inutiles ; une chasse respectueuse des règles, de l'animal et de la nature.

C'est avec beaucoup d'ambition que nous présentons aujourd'hui ce texte, qui fera évoluer toutes les parties prenantes. Le bien-être animal est une question démocratique importante. Nous souhaitons légiférer afin que les dysfonctionnements qui existent ne soient plus seulement dénoncés par des associations dont les actions conduisent parfois à liguer artificiellement l'un contre l'autre deux prétendus camps, le camp urbain et le camp rural.

L'Assemblée nationale a une grande responsabilité en la matière. Le groupe EDS vous invite à vous pencher sur cette question.

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