Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du lundi 12 octobre 2020 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Présentation

Bruno le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance :

Mais les Français sont plus lucides que cela. Ils savent qu'il faudra rembourser. Ils ne nous demandent pas de leur cacher la vérité, mais de leur expliquer quand et comment nous rembourserons.

La dette publique atteindra 120 % du PIB d'ici à 2025, contre 117,5 % aujourd'hui. À partir de 2025 au plus tard, elle devra baisser. Tel est le calendrier que nous devons nous fixer. Elle sera cantonnée, pour que les Français puissent suivre sa réduction année après année. Comme nos voisins allemands, nous visons un remboursement complet de la dette covid-19 en 2042. Voilà pour le calendrier ; nous l'établissons en toute transparence, devant les Français.

Quant aux moyens de remboursement, nous faisons d'abord le choix de la croissance, qui est l'instrument le plus efficace et le plus durable. En engageant maintenant la relance, nous soutenons la croissance qui servira demain au remboursement de la dette. Ensuite vient la maîtrise de nos finances publiques, à laquelle je sais M. le rapporteur général de la commission des finances particulièrement attaché. Le principe de responsabilité doit rester au coeur des finances publiques. Nous devons tenir les dépenses de fonctionnement et soutenir les dépenses d'investissement. Cette ligne de conduite doit nous guider dans la maîtrise de nos finances publiques pour les années à venir. Olivier Dussopt et moi avons donc fait le choix de ne pas augmenter le nombre d'emplois dans la fonction publique d'État en 2021.

Troisième moyen de rembourser la dette, des réformes structurelles seront nécessaires, le moment venu, non seulement pour réduire notre dette, mais aussi pour dégager un meilleur équilibre entre recettes et dépenses. Vous connaissez ma conviction en la matière : la réforme des retraites est une priorité absolue. Nous ne pouvons pas défendre un modèle social parmi les plus généreux au monde sans nous donner les moyens de le financer. Nous ne pouvons pas créer une cinquième branche de la sécurité sociale pour la dépendance, ce qui représente un des plus grands enjeux humains et sociaux du XXIe siècle et doit constituer une fierté pour la majorité, sans nous poser la question du travail que nous aurons à fournir pour la financer. Nous aurons d'autres occasions d'en débattre pendant l'examen du projet de loi de finances – PLF – , et il s'agira d'un des sujets les plus importants de la vie politique nationale dans les années à venir.

C'est précisément parce que nous faisons le choix de rembourser la dette par la croissance que nous devons engager sans délai la relance de notre économie. Je mesure parfaitement les contraintes que les règles sanitaires font peser sur les entreprises. J'entends les appels de tous, comme celui de la CGT ce matin, qui nous dit qu'il faut privilégier la santé sur l'économie, et donc ralentir la production. Je confirme que sur ce sujet, nous sommes en désaccord avec la CGT et Philippe Martinez. À notre sens, il faut conjuguer la protection des secteurs les plus fragiles avec la relance de l'activité économique sur le long terme.

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