Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du jeudi 15 octobre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Article 3 (précédemment réservé)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

La droite est très claire : elle milite depuis 2017 pour une suppression intégrale de la CVAE. Nous aurions souhaité qu'elle s'applique dès cette année. Une fois encore, La République en marche est à mi-chemin entre la droite et la gauche, et opte pour une suppression de 50 %. Vous prenez finalement un chemin de crête entre la proposition ambitieuse des Républicains et les amendements s'opposant à toute baisse. Comme avec l'impôt de solidarité sur la fortune – ISF – , vous coupez la poire en deux !

Il vous faudra choisir vos arguments avec soin. Vous ne pourrez pas dire que cette mesure sera l'instrument principal qui permettra aux entreprises de se remettre du covid-19. Ou alors, démontrez-nous qu'elle sera essentielle pour les hôtels confrontés à Airbnb, pour les commerces confrontés à Amazon, ou encore pour les brasseries et les restaurants qui risquent de disparaître sous l'effet du couvre-feu annoncé hier !

Ne nous dites pas nous plus que cette mesure prépare l'avenir industriel. Cela ne suffit pas ! Vous avez mentionné les possibilités offertes par l'hydrogène et le calcul quantique, mais nous n'en sommes pas au stade de la localisation de sites de production. Il faudrait d'ailleurs réfléchir, monsieur le ministre, aux notions d'hydrogène vert ou décarboné. S'agit-il de produire de l'hydrogène avec de l'électricité intermittente, c'est-à-dire à un coût très élevé, ou avec du nucléaire – ce qui serait, à mon avis, une bonne option ? Quand vous parlez de l'avenir, je me demande donc si vous parlez de 2030 ou de 2022 !

Il nous manque un État stratège pour partir à la reconquête de l'industrie. Quand on voit que l'État a voté contre l'opération Veolia-Suez, et qu'Engie, ancienne entreprise publique, a pris la position inverse, on se dit qu'il manque encore quelques armes à notre politique industrielle !

Enfin, la taxe carbone est une très bonne idée dans le principe, mais le diable est dans détails : le calcul de l'empreinte carbone entreprise par entreprise, pays par pays, risque d'être particulièrement complexe, pour ne pas dire infaisable.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.