Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mercredi 15 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Après l'article 55

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Nous demandons, par cet amendement, que le Gouvernement remette au Parlement un rapport d'information faisant l'audit de la dette publique.

En effet, les critères imposés par les traités européens font de la dette publique la pierre angulaire de toute logique budgétaire. Cette logique est absurde sur le plan économique et désastreuse quant à ses conséquences sociales, comme mon collègue Éric Coquerel l'a rappelé il y a quelques minutes.

Pour autant, la manière dont la dette publique s'est formée n'est jamais interrogée. Le rapport d'information que nous proposons d'établir permettrait de poser cette question.

À rebours du discours dominant sur l'hypertrophie de l'État et des services publics, nous pensons que le poids de la dette est en grande partie imputable à d'autres causes.

Ainsi, il ressort d'un rapport publié en 2014 par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique que celle-ci provient à 59 % des cadeaux fiscaux vidant les caisses de l'État et des taux d'intérêt excessifs pratiqués au cours de ces trente dernières années.

Nous devons donc faire le tri entre la partie de la dette qui est illégitime et celle qui est légitime. Cela implique de mener une véritable expertise sur la provenance de la dette publique. Cet audit sera salutaire pour libérer la politique du poids des institutions financières, qui prétendent nous tenir par l'endettement, et retrouver la souveraineté économique, étant donné que plus des deux tiers de la dette publique sont détenus par des investisseurs étrangers.

Pour en finir avec ce fantasme d'un pays surendetté, je ne peux que rappeler en cet instant la durée de remboursement de cette dette : 7 ans et 195 jours exactement. Il est donc temps de briser ce carcan qui s'apparente à une camisole de force et qui sert de prétexte pour affamer les peuples, à l'image de ce que ce dogme a produit en Grèce.

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