Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du jeudi 16 novembre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Économie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

Au vu des défis à relever, il s'agirait de faire preuve de davantage d'audace !

Ensuite, il y a le très haut débit, ô combien important. Pour atteindre l'objectif de couverture du territoire en très haut débit pour 2022 – et en haut débit dès 2020 – le Gouvernement s'appuie sur le plan France Très haut débit et en assure sa part de financement. Cependant, la Cour des comptes, en janvier dernier, avait estimé le coût du plan à 35 milliards au lieu des 20 milliards prévus, pour des objectifs tenus autour de 2030 plutôt que de 2022. Comprenez bien que ces différences d'appréciation ne sont pas de nature à rassurer aussi bien les entreprises que les habitants et les collectivités des territoires… déjà en retard ! Il serait donc nécessaire d'avoir des éclaircissements sur ce sujet. Et il serait également important de cibler certains départements en priorité. La fracture numérique doit être réparée une bonne fois pour toutes, et rapidement.

Enfin, il y a la simplification. Lorsque j'avais interpellé le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne en commission élargie, il avait évoqué le « droit à l'erreur ». Celui-ci est très positif, dans le sens où il doit permettre de passer d'une administration qui sanctionne à une administration qui conseille. Il est urgent d'aller plus loin en simplifiant globalement la charge administrative imposée aux sociétés, qui leur fait perdre du temps et les éloigne de leur coeur de métier. Pour notre part, nous avons mis en place un groupe de travail parallèle au plan Entreprises, et je travaille actuellement avec le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise des Vosges afin de faire des propositions concrètes sur ce problème important qui gangrène la vie de nos entreprises.

Encore une fois donc, bien que vos idées partent d'une bonne intention, vous n'allez pas assez loin et vous envoyez des signaux contradictoires aux entreprises. « On baisse les charges, mais pas au niveau de ce que vous aviez avant ! On veut être votre partenaire, mais on baisse les crédits des chambres de commerce et d'industrie, ce dont vous serez les premières victimes ! » Aux territoires ruraux et à leurs habitants, vous dites : « Tout le monde aura le très haut débit, mais on ne sait pas si ce sera en 2022 ou en 2030, et si cela coûtera 20 ou 30 milliards d'euros ! On veut vous rendre attractifs, mais on ne se montre pas assez ambitieux pour le FISAC et l'on supprime l'aide à la structuration de l'offre touristique ! »

Par ailleurs, comme l'a relevé le rapporteur pour avis Paul Christophe, on peut regretter la diminution des crédits alloués au commerce extérieur, dans un contexte général dégradé au regard des soldes des échanges et au moment même où le besoin d'un soutien public est particulièrement explicite.

Monsieur le ministre, sur des thèmes comme la simplification, vous pouvez compter à n'en pas douter sur notre soutien et notre implication. Il est en revanche nécessaire de clarifier les choses s'agissant de votre plan France Très haut débit, et d'aller plus loin dans l'aide et dans l'accompagnement général de nos entreprises, afin que ce quinquennat soit tout autant celui du réussir ensemble que celui du réussir pour tous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.