Intervention de Audrey Dufeu

Séance en hémicycle du jeudi 22 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 — Après l'article 17

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAudrey Dufeu :

Ces dernières années, de nombreuses innovations thérapeutiques ont vu le jour. C'est une bonne nouvelle, un bénéfice pour les patients dont les chances de guérison augmentent dès lors qu'ils y ont accès très rapidement.

M. Bazin n'est pas à l'instant dans l'hémicycle, mais je rejoins ses propos sur la nécessité que le système français d'ATU permette une utilisation rapide des innovations. Cependant, le coût et l'impact de ces dernières sur nos dépenses de médicaments sont considérables et doivent nous conduire à exercer la plus grande vigilance, car ils pèseront à moyen terme sur la soutenabilité de notre système de santé.

Je pense aux biothérapies, nouveaux traitements immunologiques fondés sur les cellules CAR-T – Chimeric Antigen Receptor-T. Ces traitements anticancéreux en pleine expansion proposent de véritables perspectives pour l'avenir. Ils transformeront considérablement les pratiques médicales à moyen terme dans la lutte contre les cancers. Toutefois, à ce jour, ils sont uniquement utilisés en France par des laboratoires privés, grâce à des autorisations temporaires d'utilisation, et le coût unitaire de la dose s'élève à plus de 300 000 euros par injection.

Cet exemple doit nous interpeller sur l'avenir et la soutenabilité de nos dépenses de santé lorsque l'on sait que l'EFS, l'Établissement français du sang, peut fabriquer ces mêmes traitements CAR-T pour un montant dix fois inférieur.

Aussi proposons-nous qu'un rapport, élaboré conjointement par Bercy et le ministère de la santé, soit remis au Parlement afin d'évaluer l'effet du développement des biothérapies sur les dépenses de médicaments.

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