Intervention de Aurélien Taché

Séance en hémicycle du lundi 26 octobre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission recherche et enseignement supérieur (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Ces amendements visent à revaloriser les bourses sur critères sociaux. Certains collègues proposaient à l'instant de créer une allocation d'autonomie, à quoi le rapporteur spécial a répondu que ce n'était pas le moment de déstabiliser notre système de protection sociale. Les grandes crises sont pourtant l'occasion de prendre des décisions courageuses ; mais admettons. Nous discuterons cet après-midi d'une mesure très simple afin de protéger les jeunes en difficulté : abaisser à dix-huit ans l'âge minimum requis pour bénéficier du RSA, le revenu de solidarité active. Il n'y aurait rien à bouleverser ; par conséquent, vous serez certainement favorables à ces amendements.

En attendant, j'en reviens aux étudiants. Le Gouvernement a pris des dispositions en vue de soutenir l'emploi des jeunes. En revanche, rien n'a été fait ni pour les jeunes qui n'ont pas fait d'études et qui n'ont pas d'emploi, qui se retrouvent dans une situation des plus difficiles, ni pour les étudiants. Seule une aide de 150 euros a finalement été accordée à l'ensemble des boursiers, ainsi qu'aux jeunes qui touchent l'APL. Or 150 euros, c'est une aide d'urgence : de quoi, pendant quelques semaines, alléger le coût des courses ou couvrir les dépenses les plus pressées. Ce n'est pas cela qui va dissuader des dizaines de milliers de jeunes de cette génération de renoncer à leurs études, ce qui se produira si nous ne faisons rien.

Je propose donc, d'une part, de revaloriser de 10 % les bourses sur critères sociaux, d'autre part, d'ouvrir les bourses sur douze mois plutôt que sur dix, c'est-à-dire de faire en sorte que cet argent soit également versé en juillet et en août. Cela garantirait un apport significatif aux jeunes qui ne pourront pas travailler en raison de la situation terrible du marché de l'emploi, qui n'ont pas pu travailler cet été et mettre de l'argent de côté pour cette année universitaire. Ils pourraient continuer leurs études en toute sérénité, sans crainte de devoir y renoncer. Qu'il ne soit pas dit que notre législature aura laissé toute une génération abandonner ses projets d'études : nous n'en serions pas fiers !

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