Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du lundi 26 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Plan de relance

Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics :

Vous avez raison de souligner que les mesures que nous engageons constituent de la dette, puisque nous avons choisi de dégrader les finances publiques pour répondre à la crise. En 2020, nous estimons que, toutes administrations confondues, la perte de recettes fiscales s'élèvera à 70 milliards d'euros, dont 46 milliards pour l'État. Celui-ci engage 60 milliards d'euros de dépenses nouvelles et garantit presque 150 milliards d'euros de prêts aux entreprises, en espérant que les défaillances soient les moins nombreuses possible. Enfin, 100 milliards d'euros sont consacrés au plan de relance, dont 40 milliards seront financés – nous l'espérons – par l'Union européenne.

La dette se creuse donc ; nous pouvons travailler à des dispositifs de cantonnement, mais, en tout état de cause, elle sera remboursée. Vous parlez d'ancrage territorial, mais les réflexions populaires portent aussi sur le fait qu'une dette se rembourse. D'ailleurs, la meilleure façon de pouvoir continuer à emprunter est de garantir aux prêteurs qu'ils seront remboursés un jour.

Notre stratégie consiste à financer le remboursement de la dette par la croissance. Pas par n'importe quelle croissance, mais par celle que nous préparons avec le plan de relance, dont plus d'un tiers, je l'ai dit à Mme Rubin, est consacré à la transition écologique, et comprend des appels à projet destiné à favoriser la décarbonation et l'industrie de demain. L'idée est que la crise soit l'occasion de construire, grâce au plan de relance, une économie plus soutenable, plus durable, plus performante et plus compétitive – la performance et la compétitivité importent pour maintenir un niveau élevé de services publics.

Nous voulons en effet mener cette politique sans augmenter les impôts. Nous les avons d'ores et déjà beaucoup baissés : 45 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année 2021, la moitié bénéficiant aux ménages, l'autre moitié aux entreprises. Nous avons la conviction qu'on ne répond pas à une crise par une hausse des impôts.

Nous prendrons le temps nécessaire, mais nous rembourserons la dette. Notre objectif est de revenir à un niveau de production au moins égal à celui de la fin de l'année 2019, pour qu'à taux de prélèvements obligatoires constant, nous ayons les moyens de la rembourser.

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