Intervention de Boris Vallaud

Séance en hémicycle du jeudi 22 octobre 2020 à 21h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 — Avant l'article 25

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Je soutiens les propos que vient de tenir M. Ruffin. Ceux d'entre nous qui se sont déjà rendus dans les locaux de l'OIT, l'Organisation internationale du travail – l'ancien Bureau international du travail – , y ont vu, dans l'entrée, un grand tableau intitulé La dignité du travail, offert par la Confédération internationale des syndicats chrétiens et inauguré par Albert Thomas. La dignité renvoie historiquement, sur le plan philosophique, à un certain nombre de choses, et est liée aux grandes conventions internationales relatives au droit du travail. L'ajouter à l'attractivité – dont on comprend bien le sens – serait assez conforme à l'idée que nous nous faisons ou devrions nous faire du travail. Voilà pour un premier point.

En deuxième lieu, félicitons-nous de ce pas, surtout s'il est le premier et s'il en appelle d'autres, visant à revaloriser l'un des métiers du soin. Ce que cette crise, une fois de plus, nous a appris – et nous devrons nous en souvenir au-delà de cette soirée – , c'est qu'au fond, le marché est incapable de donner de la valeur aux soins apportés à l'autre, et que c'est à la puissance publique, à chacun d'entre nous, à la représentation nationale, qu'il revient de lui donner une valeur. Je me souviens que Rutger Bregman, cherchant à savoir qui étaient les créateurs de richesses, disait qu'on pouvait le mesurer, à propos d'un emploi, en se demandant si on pouvait s'en priver. Il citait à ce propos l'exemple de la grande grève des éboueurs de New York qui, en 1968, au bout de quelques jours et après un grand chaos, ont obtenu satisfaction de leurs revendications salariales, car on ne pouvait pas se passer d'eux, et celle, l'année suivante, des banquiers centraux irlandais qui, après six mois de grève où l'on s'était passé de leurs services, n'avaient pas obtenu la moindre satisfaction à leurs demandes.

Ce soir, sans qu'ils aient à faire grève, montrons que nous sommes capables de prendre en considération l'utilité sociale et humaine de ces travailleurs à domicile !

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