Intervention de Alain David

Séance en hémicycle du jeudi 29 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain David :

Les crédits de la mission budgétaire « Action extérieure de l'État » sont relativement stables par rapport à la loi de finances 2020, en augmentation de 59 millions d'euros en autorisations d'engagement et de 66 millions en crédits de paiement. Cette augmentation est principalement due à celle du programme 105 « Action de la France en Europe et dans le monde », qui croît de 58 millions d'euros en autorisations d'engagement et de 65 millions en crédits de paiement. Au sein du programme 105, c'est l'action « Réseau diplomatique » qui augmente le plus, avec 35 millions d'euros supplémentaires en autorisations d'engagement et 49 millions en crédits de paiement, suivie de l'action « Soutien », qui augmente de 20 millions en autorisations d'engagement et 11 millions en crédits de paiement.

En résumé, pour les députés du groupe Socialistes et apparentés, l'augmentation somme toute relative des crédits de la mission « Action extérieure de l'État » par rapport à 2020 vient essentiellement de la sécurisation des emprises françaises à l'étranger, des actions immobilières et de la rénovation du fonctionnement de nos ambassades. Dans le contexte post-covid-19 et à un moment où la France subit une forte défiance dans certaines régions du globe, il aurait sans doute été plus judicieux d'envisager un effort budgétaire supplémentaire afin de maintenir notre ambition d'influence ou, selon le terme consacré, de soft power.

Le Quai d'Orsay fait partie des ministères qui respectent le plus strictement les objectifs d'effectifs imposés chaque année par Bercy, les dépassant même parfois. Cependant – nous en convenons régulièrement au cours de nos travaux avec nos collègues de la commission des affaires étrangères – tous les acteurs s'accordent pour souligner que cette logique a atteint ses limites si l'on veut maintenir le rôle et la présence française à l'étranger. Les suppressions de postes prévues dans le cadre du plan Action publique 2022 devraient à notre sens faire l'objet d'un moratoire en 2021 et 2022.

Une autre tendance lourde dans le financement des missions du ministère est de remplacer les crédits budgétaires classiques par un recours de plus en plus fréquent à de l'auto-financement, ce qui pose de nombreuses questions.

Enfin, le groupe Socialistes et apparentés considère qu'il conviendrait d'augmenter substantiellement les crédits de protection et d'action sociale pour faire face aux conséquences de la covid-19. Nous présenterons quelques amendements, notamment pour abonder le budget de l'aide sociale aux Français de l'étranger, dont les besoins sont accrus par la crise sanitaire, et les ressources de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger.

En tout état de cause, nous nous orientons vers une abstention sur les crédits de la mission.

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