Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 29 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Aide publique au développement

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Par exemple, dans notre combat contre le dérèglement climatique, il s'agit d'un moyen de bâtir des partenariats permettant d'orienter le premier émetteur mondial de carbone qu'est la Chine vers une économie bas carbone. Voilà, au fond, le sens de ces prêts non-concessionnels que nous accordons à ce pays.

Pour ce qui est de la Turquie, pays à propos duquel je sais que M. le rapporteur spécial est très vigilant, j'ai déjà eu plusieurs occasions d'insister, devant cette assemble ainsi qu'au Sénat, sur la nécessité d'une clarification politique. Je ne reprendrai pas l'ensemble des mes déclarations car le temps me manquerait, mais, comme cette question est importante et d'une actualité brûlante, je vous rappelle que, début octobre, le Conseil européen a décidé de consacrer la séance de la mi-décembre à la Turquie. Des exigences, éventuellement assorties de sanctions en cas de manquement, seront publiquement formulées et une clause de rendez-vous sera fixée pour la vérification de leur respect.

S'agissant spécifiquement de l'aide publique au développement, cela a été dit, je souhaite qu'il y ait une clarification de l'ensemble du dispositif et qu'elle soit communiquée au rapporteur spécial, pour que chacun soit bien informé de nos liens avec la Turquie. Je partage votre analyse, monsieur le rapporteur spécial, et pense avoir donné satisfaction sur ce point.

Notre action en matière de développement répond à une logique multilatérale, que traduit notamment l'augmentation significative de notre contribution volontaire aux Nations unies. Cette logique est centrée sur trois priorités, la première étant accordée aux questions humanitaires. La deuxième concerne les biens publics mondiaux, au premier rang desquels nous mettons la santé – avec le dispositif de soutien à l'OMS et l'initiative ACT-A, décidée dans le cadre de la crise sanitaire – , mais aussi l'éducation, sur laquelle M. Berville a insisté dans son intervention, et le climat, dont nous reparlerons peut-être.

La troisième priorité, ce sont les droits humains. Le projet de budget que nous proposons insiste sur l'égalité entre les femmes et les hommes, qui sera au coeur du Forum Génération Égalité, que la France co-organisera en 2021 avec le Mexique. Nous travaillons aussi à renforcer l'accès au crédit pour les femmes en Afrique en développant l'initiative AFAWA – Affirmative Finance Action for Women in Africa. Enfin, en ce cinquantième anniversaire de l'OIF, une partie importante de l'aide publique au développement sera dévolue à l'Organisation internationale de la francophonie et au soutien aux grands principes des droits humains que promeut la francophonie à travers le monde.

Voilà les quelques aspects du budget que je voulais souligner devant vous, en remerciant Mme la rapporteure pour avis et M. le rapporteur spécial de leur contribution et de leur soutien à notre action.

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