Intervention de Benoit Simian

Séance en hémicycle du vendredi 30 octobre 2020 à 15h00
Mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire pour les betteraves sucrières — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoit Simian :

Nous avons pris note de vos arguments en défense de cette loi régressive, qui réintroduit les néonicotinoïdes dans la culture de la betterave : vous craignez des destructions d'emploi et un effondrement de la filière, vous savez sans doute raison ; vous redoutez l'utilisation de substituts plus nocifs que les néonics, vous avez sans doute raison ; vous estimez que l'impact sur les pollinisateurs serait limité, ce n'est pas certain ; vous avancez que l'interdiction de plantations attractives pour les abeilles à proximité de ces champs suffirait à limiter l'impact sur ces dernières, ce n'est pas certain non plus.

Au sein du groupe Libertés et territoires, des députés partagent des inquiétudes. Pour ma part, comme la majorité du groupe, j'estime que les risques liés à l'utilisation de ces substances sont trop importants et justifient que nous maintenions une interdiction totale ; la protection des pollinisateurs et des abeilles doit en effet être absolue.

Nous redoutons qu'avec cette exception, on ouvre la boîte de Pandore d'où surgiront d'autres dérogations analogues – certaines filières en ont déjà fait la demande.

La loi d'août 2016 a inscrit le principe de non-régression en tête du code de l'environnement, nous engageant ce faisant dans une dynamique de progrès.

Je sais, monsieur le ministre, que vous êtes progressiste en matière d'environnement mais, avec ce projet de loi, ce n'est pas le cas.

La France va perdre sa place de leader dans le match de l'écologie de terrain. Or, élu dans une circonscription située en Médoc, je souhaite que nous restions leader sur ces sujets. C'est pourquoi je préférerais – mais ce n'est pas permis par la Constitution – que ce type de mesures fasse l'objet de lois de région plutôt que de polluer le Parlement.

Pour toutes ces raisons, la majorité du groupe Libertés et territoires votera la motion de rejet préalable.

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