Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mardi 3 novembre 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Ça ne peut plus durer ! Quel est donc ce pays où l'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015, où on intègre dans la loi ordinaire ce qui relevait hier de l'état d'urgence – sachant qu'au coup d'après, on en remet une couche pour prononcer un nouvel état d'urgence ? Désormais, le pouvoir décide à quelle heure nous pouvons entrer et sortir ! Nécessité fait loi, me direz-vous ? Non, si les gens ne sont pas d'accord ! Sans consentement à l'autorité, on ne peut pas gouverner – en tout cas, pas dans une démocratie.

Il faut donc créer les conditions du consentement à l'autorité. Or ceci est en train de nous échapper – à nous, la société française, collectivement. Les petits commerçants n'en resteront pas là : ils savent qu'ils sont menacés de faillite, ce mois-ci ou le mois suivant. Si des lycéens commencent à prendre peur et à se manifester, non pour mettre la pagaille, mais pour demander des mesures de sécurité sanitaire valables, demandons-nous comment nous pouvons les convaincre !

Lors du premier confinement, j'avais émis, au nom de mon groupe, une recommandation qui vous avait choqués. Qu'importe, elle est encore valable, et j'ose la formuler à nouveau : il faut prévoir un plan de déconfinement. À l'époque, j'étais passé pour un conspirateur prêt à tirer dans le dos. C'est pourtant bien un plan de déconfinement qu'il a fallu élaborer ! Aujourd'hui que le Conseil scientifique annonce une deuxième vague pire que la première, suivie d'une troisième voire d'une quatrième, ne comptez pas vous en tirer, qui que vous soyez, quelque pouvoir que vous déteniez, en mettant la France entière en confinement général et permanent ! Ce n'est pas possible. Ça ne tiendra pas.

Nous devons réfléchir à des solutions alternatives au confinement général, qui provoquent le consentement et l'implication populaire.

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