Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du mercredi 4 novembre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

M. Serville, qui n'a pas pu participer à nos débats, m'a demandé de vous poser en son nom la question suivante.

Monsieur le ministre, le budget alloué par votre ministère à la Guyane prévoit pour l'an prochain une baisse de 2 millions des crédits de paiement intégralement imputée sur le financement de la construction de logements sociaux. Pourtant, ce territoire fait face à une crise du logement sans précédent. Le déficit chronique est estimé à 4 000 logements par an pour une production annuelle de moins de 1 500 unités. Qui plus est, 80 % des foyers guyanais sont éligibles à un logement social, alors que celui-ci ne constitue que 16 % du parc total.

Cette baisse se comprend d'autant moins qu'à l'initiative de M. Serville, la Guyane fait l'objet depuis 2016, et pour vingt ans, d'une opération d'intérêt national qui doit monter en charge, ce qui passe par la mobilisation d'une ligne budgétaire unique. Or les crédits ne suivent manifestement pas. Certes, il y a les fonds de la mission « Plan de relance ». Mais, outre que nous ne disposons toujours pas d'une clé de répartition par territoire, faut-il postuler que ces fonds viendront se substituer au fonds « Plan d'urgence » et non s'y ajouter ? En d'autres termes, s'agit-il une nouvelle fois de dépecer Pierre pour habiller Paul ?

Monsieur le ministre, il me semble important de rappeler que, pour la première fois, en juillet, l'INSEE a calculé le taux de pauvreté en Guyane en se référant au seuil de pauvreté national et non plus au seuil local invoqué artificiellement jusqu'ici ? Le résultat est édifiant. L'Institut révèle que 53 % des Guyanais – donc plus d'un Guyanais sur deux – vivent en dessous du seuil de pauvreté.

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