Intervention de Serge Letchimy

Séance en hémicycle du jeudi 5 novembre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission outre-mer (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Merci de me donner enfin la parole – c'est une taquinerie, vous l'aurez compris, monsieur le président.

Je voudrais tout d'abord vous prier d'excuser ma collègue George Pau-Langevin, rapporteure pour avis de la commission des lois, qui participe en ce moment même à une commission d'enquête.

Deux petits mots, monsieur le ministre, sur la question de la continuité territoriale. Très honnêtement, je ne suis pas du genre à recourir aux symboles et aux mots qui brassent du vent pour enrober ce que je pense. Ce que vous faites, alors que vous occupez vos fonctions depuis peu, pourquoi les gouvernements précédents, quels qu'ils soient, ne l'ont-ils pas fait ? La continuité territoriale est un enjeu majeur. Quand on en arrive au stade où il faut parler de continuité territoriale funéraire, c'est-à-dire non seulement du transport des corps mais de l'accompagnement de la douleur des familles, vous voyez bien l'importance que cela revêt.

Je ne vais pas opposer les outre-mer à la Corse mais pour cette île, le principe de continuité territoriale est rentré dans les principes républicains. Nous, nous devons négocier, à chaque budget, une petite avancée par-ci une petite avancée par-là. Il faut mettre les choses à plat. Vous avez posé le problème en termes de subsidiarité – je préfère le dire ainsi plutôt que de parler de compétences, car cela recouvre deux choses différentes. En réalité, le problème de la continuité est double – la Guadeloupe et la Polynésie en sont les meilleurs exemples – puisqu'il s'agit savoir si elle relève du régalien ou du local. Concrètement, la continuité territoriale entre Paris et Pointe-à-Pitre est-elle de la responsabilité de l'État ? La continuité entre les îles et Pointe-à-Pitre s'apparente-t-elle à une continuité non nationale ? Pour la Polynésie, la question se pose de la même manière.

L'amendement de notre collègue Nathalie Bassire soulève un problème extrêmement important. Personnellement, je suis partisan d'un plan Marshall pour la jeunesse, qui a été considérablement pénalisée par la réduction des contrats aidés. Il ne s'agit toutefois pas de se satisfaire de l'augmentation de leur nombre. La réduction de la part prise en charge par l'État pose problème, s'agissant des PEC. Il faudrait aller plus loin dans les modalités d'insertion des jeunes. Je suis favorable à ce que soit mis en place un RSA Initiative jeunes, qui se distingue d'un RSA d'assistance. Le marché ne produit pas suffisamment d'activités mais nos jeunes maîtrisent beaucoup de choses, d'un point de vue technique et culturel, et prennent beaucoup d'initiatives. Un accompagnement à travers un RSA ou un PEC pendant au moins un an, en cette période de crise sanitaire, permettrait d'aller beaucoup plus loin. C'est une énième suggestion que je vous fais pour essayer de sortir nos pays de leurs difficultés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.