Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 5 novembre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission travail et emploi (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Dix tonnes par hectare et par an : c'est ce que représentent les coulées de boue. Chaque année, dix tonnes de boue par hectare partent dans les rivières, et parfois envahissent les villages, comme ce fut le cas dans la Somme. Ces coulées de boue font augmenter ce que les spécialistes appellent la turbidité des eaux et tuent la biodiversité des rivières ; surtout, ce sont dix tonnes par hectare qui disparaissent et laissent la terre d'autant moins productive.

Pour lutter contre ce phénomène, il existe plusieurs outils dont celui-ci : la plantation de haies. La haie est aussi un facteur de biodiversité, puisque les oiseaux y nichent. Je rappelle que 88 % des moineaux ont disparu, de même que 50 % des hirondelles. L'État a autrefois décidé de conduire un grand remembrement – qui fut en réalité un démembrement voulu d'en haut, dont la conséquence a été la destruction des haies. Aujourd'hui, il doit agir de la même manière en faveur d'un grand plan haie en lien avec les agences de l'eau, les agriculteurs et d'autres acteurs. Cette volonté de l'État doit permettre de canaliser les énergies dans cette direction.

Les haies ne vont pas réapparaître par miracle et ne suffiront pas à elles seules à produire un miracle ; elles ne sont que l'un des éléments d'un ensemble. Pour information, la Wallonie, tout près de chez moi, a décidé de replanter 4 000 kilomètres de haies. L'État pourrait s'inspirer de cette décision pour déployer des emplois afin de recréer des haies dans tout le territoire.

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