Intervention de Benoit Potterie

Séance en hémicycle du vendredi 6 novembre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoit Potterie :

Nous examinons ce matin, dans un contexte très particulier, les crédits du projet de loi de finances pour 2021 consacrés à la culture. Chacun sait la place singulière que joue la culture dans notre pays. Les débats de ces derniers jours sur la fermeture des librairies illustrent notre rapport particulier à la culture et aux oeuvres de l'esprit. Nous sommes fiers de notre exception culturelle et nous avons raison de l'être. Notre pays sait pouvoir s'appuyer sur la beauté de ses monuments, qui mettent en valeur nos paysages, comme sur l'excellence de ses musées et la qualité de sa production artistique. Ces atouts culturels jouent un rôle essentiel dans l'attractivité de la France, qui demeure l'une des destinations touristiques les plus recherchées dans le monde.

Depuis mars dernier, notre pays fait face à une crise sanitaire d'ampleur mondiale, qui a paralysé nos économies et bouleversé nos vies. Tous les secteurs sont touchés et durablement fragilisés. Le secteur culturel ne fait malheureusement pas exception.

Face à cette situation, le Gouvernement et la majorité mobilisent depuis des mois des moyens exceptionnels pour combattre les effets du virus et protéger nos concitoyens. Pour la culture, il nous fallait agir sans tarder avec deux impératifs : protéger le secteur et refonder notre ambition culturelle.

Cela passe par une action concertée susceptible de répondre aux inquiétudes de ceux qui font vivre et portent haut notre exception culturelle : les artistes-auteurs, les intermittents et l'ensemble des métiers du spectacle, dont la survie était menacée par l'annulation des concerts d'été et des festivals, mais aussi les musées, très pénalisés par les restrictions sanitaires.

Le Gouvernement a déjà pris des mesures fortes en ce sens, des mesures ciblées telles que l'année blanche pour l'intermittence, pour un montant de 849 millions d'euros, ainsi que la mise en place d'aides transversales jusqu'à la fin de l'année 2020 : je pense à l'activité partielle, aux exonérations de charges ou au fonds de solidarité, pour un montant total de 3,3 milliards d'euros déjà engagés en loi de finances rectificative.

Il faut ajouter à ces mesures les moyens du plan de relance annoncé en septembre dernier : il constitue un effort sans précédent pour éviter l'effondrement de notre économie et pour préparer l'avenir. Il comporte un volet ambitieux en matière culturelle, avec 2 milliards d'euros qui s'ajoutent aux crédits nouveaux alloués au ministère de la culture en 2021.

En articulation avec ces priorités, les moyens de la mission « Culture » sont en hausse de 138 millions d'euros en 2021, pour atteindre un total de 3,2 milliards en crédits de paiement.

Le groupe Agir ensemble salue également les nouvelles mesures de soutien annoncées fin octobre pour les filières du spectacle vivant et du cinéma ; elles s'élèvent au total à 115 millions d'euros débloqués dans le cadre du PLFR 4.

C'était nécessaire au vu de l'impact très lourd, pour l'ensemble du secteur, des mesures qui ont été prises pour protéger le pays face à l'épidémie. Les difficultés sont connues. Les mesures de distanciation et le maintien d'une jauge maximale n'avaient permis qu'une reprise très partielle de l'activité, laquelle était loin de compenser les pertes subies lors du premier confinement du fait des fermetures administratives.

Ces 115 millions d'euros nouveaux consacrés au spectacle vivant et aux cinémas viennent s'ajouter aux mesures d'urgence ciblées déjà prévues, en particulier la prolongation des droits pour les intermittents du spectacle jusqu'au 31 août 2021. Des fonds d'urgence pour le théâtre privé, pour le Centre national de la musique ou pour les festivals ont également été créés pour soutenir ces secteurs et compenser la baisse du nombre de spectateurs.

Dans le même temps, un fonds d'urgence spécifique de solidarité de 5 millions d'euros a été mis en oeuvre sous l'égide du ministère de la culture. Il permet de protéger les artistes non éligibles aux dotations déjà en place et qui ne bénéficient pas du statut d'intermittent du spectacle.

L'État a donc joué et continuera de jouer pleinement son rôle pour sauvegarder notre secteur culturel.

Madame la ministre, le groupe Agir ensemble soutient pleinement les engagements que vous avez pris aux côtés du monde de la culture. Les chantiers sont vastes pour protéger ceux qui font vivre notre exception culturelle. Ils sont essentiels car la culture, c'est ce que nous sommes ; son rôle est plus que jamais décisif dans notre société. C'est par elle que se matérialise la résilience d'un peuple, et c'est elle qui fonde en définitive la singularité de notre nation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.