Intervention de Aurélien Taché

Séance en hémicycle du vendredi 6 novembre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission cohésion des territoires (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Si vous le permettez, monsieur le président, je défendrai également le no 2504 qui suit, en faisant très vite.

Notre collègue Claire Pitollat vient de rappeler que les nuitées d'hôtel ne sont pas une solution. Elles sont effectivement une sorte de drogue dure pour l'État, car il est plus simple de loger les gens à l'hôtel que de trouver des logements et d'ouvrir des centres d'hébergement. On met donc les gens à l'abri le temps d'une, deux, trois nuits.

Les appelants du 115 à Paris, même lorsqu'il s'agit de femmes avec enfants, sont souvent envoyés dans des hôtels de banlieue lointaine, gérés par des personnes parfois peu scrupuleuses. Les mères n'y trouvent même pas de quoi préparer un repas pour leurs enfants le lendemain matin, et doivent partir plus loin deux jours après.

Il faut sortir de cette situation ; c'est l'objectif du plan Logement d'abord, sur lequel le Gouvernement travaille. Des appels ont été lancés pour que de nouvelles villes s'engagent. Les crédits prévus pour les appels à manifestation d'intérêt doivent permettre aux collectivités locales de capter davantage de logements. Mais il est extrêmement important de renforcer aussi l'accompagnement social et de faire en sorte qu'après leur entrée dans le logement, les personnes prises en charge soient suivies par des travailleurs sociaux qui leur rendent visite, afin de prévenir tout retour à la rue. L'amendement no 2500 vise ainsi à augmenter les crédits alloués à l'accompagnement social.

Quant à l'amendement no 2504 , il concerne la domiciliation. Il est très important que le courrier des personnes qui restent à la rue car elles n'ont trouvé ni hébergement, ni logement, ni même une chambre d'hôtel, puisse être géré. Les associations assurent cette domiciliation – car de nombreux centres communaux d'action sociale ne le font pas, bien que ce soit une obligation légale.

Les associations prennent donc en charge le courrier des personnes sans abri. Elles n'ont pas de crédits, aucun moyen pour cela. Il faut les soutenir. Ce sont les mêmes associations qui gèrent les appels au 115, les mêmes travailleurs sociaux qui ne prennent qu'un appel sur dix et sont parfois contraints de se mettre en grève. Imaginez-vous : on est payé autour de 1 500 euros par mois, on s'occupe de personnes sans-abri toute la journée et on décide de ne plus prendre les appels, pour alerter l'État sur la situation, sur l'urgence sociale qu'on rencontre ! Il faut entendre cette alerte !

Sur ces deux amendements, l'un demande 5 millions d'euros, l'autre 10 millions. Ce ne sont pas des sommes très importantes, mais elles permettraient d'améliorer le service offert aux personnes sans-abri par les associations, notamment un service de base : gérer leur courrier.

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