Intervention de Sandra Boëlle

Séance en hémicycle du mardi 10 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique à l'égard de l'iran et du hezbollah

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Boëlle :

Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, l'embargo des Nations unies sur les armes conventionnelles en provenance ou à destination de l'Iran a expiré le 18 octobre dernier. Le régime des mollahs s'en est félicité publiquement. La France n'a pas soutenu l'initiative des États-Unis visant à le prolonger, de peur que cela n'entraîne la fin de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien ou JCPOA – Joint Comprehensive Plan of Action.

Pourtant, il ne fait aucun doute que les activités militaires de l'Iran et des milices qui lui sont inféodées ont un impact déstabilisateur sur tout le Moyen-Orient, particulièrement sur le Liban, qui traverse une crise grave. Notre pays est bien placé pour savoir que la fourniture d'armes aux milices djihadistes et au Hezbollah serait un élément supplémentaire de déstabilisation, qui ne ferait qu'accroître les tensions au pays du Cèdre et dans toute la région, ainsi qu'en Europe.

C'est pourquoi la France doit prendre ses responsabilités. Monsieur le ministre, notre pays a-t-il l'intention d'inscrire de nouveau la question de l'embargo sur les armes en provenance ou à destination de l'Iran à l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies ? Que comptez-vous faire pour prévenir la course aux armements que ne manquera pas de provoquer la levée de cet embargo ?

J'en viens au Hezbollah, bras armé de l'Iran. Nous faisons face à une organisation terroriste qui a pris le Liban en otage, avec les conséquences que l'on connaît, et fomente des attentats sur le sol européen – les exemples et les informations à ce sujet ne manquent pas. C'est ce qui a déjà amené huit de nos pays voisins, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni, à désigner le Hezbollah dans sa totalité comme une organisation terroriste, ce qu'il est véritablement.

La France, qui joue un rôle moteur dans la diplomatie européenne, ne doit plus attendre. Les branches politique et militaire du Hezbollah sont indissociables, puisque dirigées par un seul et même chef. Nous ne devons plus être dans l'ambiguïté vis-à-vis de cette organisation terroriste, seule à bénéficier d'un tel traitement. N'est-il pas temps, monsieur le ministre, que la France prenne les mesures qui s'imposent pour mettre le Hezbollah hors jeu, pour adresser un message de fermeté à l'Iran et pour constituer, avec nos alliés européens, américains et arabes, un front uni visant à combattre enfin le terrorisme et l'islamisme, avec la lucidité et les moyens appropriés ?

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