Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 17 novembre 2020 à 21h00
Sécurité globale — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Tout à l'heure, dans son explication de vote sur la motion de rejet préalable, le président Lagarde a fait une intervention de qualité, avec laquelle je ne suis pas d'accord, mais dans laquelle il soulevait un point intéressant : il a fait la promotion de la police municipale en pointant le rôle qu'elle joue et que la police nationale ne tient plus. C'est exactement le problème que l'on vit de plus en plus et que cette proposition de loi propose d'accroître.

Il y a peu de temps, Jean Castex est venu en Seine-Saint-Denis, dans ma circonscription. Face à ma demande de renforcer la police de proximité pour lutter contre le trafic de drogue, il ne m'a pas caché – d'ailleurs, il l'avait dit deux jours plus tôt à la télévision en réponse à M. Ménard – que c'est désormais à la police municipale de jouer ce rôle de terrain, de police du quotidien, ce rôle que la population approuve. Je pense que cette répartition des rôles – à la police nationale le rôle de la répression, du maintien de l'ordre, de l'enquête, à la police municipale celui de la police de proximité – fragilise la police. Dissocier les deux fonctions, c'est faire en sorte qu'il y ait moins de consentement à l'action de la police nationale puisque la prévention sur le terrain, au quotidien, sera dévolue à la police municipale.

Monsieur le ministre, vous avez dit tout à l'heure que cela dépendra du choix des maires. Je le conteste. L'accès à la sûreté ne doit pas dépendre des choix du maire en matière de finances, de ses priorités, de sa ligne politique. Je ne rêve pas d'une police à l'américaine.

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