Intervention de André Villiers

Séance en hémicycle du mardi 17 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Fermeture de l'usine skf à avallon

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Villiers :

SKF – Svenska KullagerFabriken – est un groupe suédois, leader incontesté sur le marché des roulements de toutes dimensions. Il est présent dans 130 pays et compte 45 000 collaborateurs. Son chiffre d'affaires dépasse les 8 milliards d'euros et, s'il est confronté à une baisse de la demande, ses résultats restent solides puisqu'il augmente le dividende par action.

La direction France du groupe vient pourtant d'annoncer, le 2 novembre, par une communication au CSE – comité économique et social – de l'entreprise, la fermeture définitive du site d'Avallon dans l'Yonne. Il s'agit de l'un des sept sites hexagonaux du groupe. Ce sont 141 salariés permanents et 12 intérimaires qui se voient ainsi signifier l'arrêt de l'activité de leur usine à la fin de l'année 2022.

Cette unité fait figure de centre d'excellence dans son domaine, celui des couronnes d'orientation de grande dimension. Sa renommée dans le monde n'est plus à démontrer, 95 % de la production étant destinée à l'exportation. Les deux tiers sont dédiés aux tunneliers et le reste aux travaux publics et à la défense.

Flexibilité et adaptabilité ont été les maîtres-mots au cours des dernières années. L'entreprise a célébré soixante années de présence sur notre territoire, assurant du travail à deux générations de ruraux pour qui la seule alternative était l'exode. La période 2008-2009 fut un moment difficile, qui conduisit à une baisse des effectifs. Les efforts alors fournis par tous ont permis de redresser la situation. Au cours des trois dernières années, l'activité a repris, même si l'équilibre reste fragile. C'est en tout cas ce qu'affirmait la direction en 2019, lorsqu'elle précisait qu'il n'était nullement question de fermeture, ni de restructuration du site industriel. Comment donner du crédit à de tels propos alors que, dans le même temps, d'autres sites faisaient l'objet d'investissements massifs, instituant ainsi une concurrence interne au sein du groupe ? La confiance a été bafouée.

La réindustrialisation de notre pays appartient moins à la sphère publique qu'aux règles du marché, même si les efforts sont louables, notamment en ce qui concerne la baisse des impôts de production. Je vis au sein de cette France dite périphérique, où l'on ne se remet jamais de la disparition d'une entreprise ; les exemples voisins nous le montrent. Combien de zones industrielles restent désespérément vides dans nos petites villes ? Nous entendons que l'État jouerait à 1 000 % son rôle de protection…

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