Intervention de Lise Magnier

Séance en hémicycle du lundi 23 novembre 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

Nous voilà réunis aujourd'hui pour entériner ce qui devrait être – souhaitons-le – le dernier projet de loi de finances rectificative de l'année. Si celui-ci est exceptionnel, c'est non seulement parce qu'il est le quatrième de l'année 2020, mais aussi parce qu'il remplit, comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire, une double fonction. Il s'agit d'un traditionnel collectif budgétaire de fin d'année – rien d'exceptionnel jusque-là – , mais il ouvre les crédits nécessaires pour soutenir les secteurs économiques sinistrés et les ménages les plus modestes, face à la crise sanitaire et au deuxième confinement.

C'est ainsi que 20 milliards d'euros supplémentaires permettront de renforcer les mécanismes de soutien qui ont fait leurs preuves depuis le début de la crise, ainsi que les aides sociales à destination de nos concitoyens en proie à une plus grande précarité. Le groupe Agir ensemble salue le compromis trouvé par la commission mixte paritaire. Il en ressort un texte renforcé aussi bien par l'Assemblée nationale que par le Sénat : 80 millions seront débloqués pour soutenir les filières automobile et aéronautique, 30 millions apporteront un soutien aux associations et 330 millions seront alloués au renforcement du plan de lutte contre la pauvreté. À notre tour, nous saluons l'enveloppe de 25 millions qui permettra de recruter des assistants d'éducation supplémentaires dans les collèges et dans les lycées professionnels, ainsi que celle de 20 millions affectée au département des Alpes-Maritimes sévèrement touché par les catastrophes naturelles.

Le PLFR prévoit donc un dispositif massif pour tenter de soutenir l'emploi et l'économie dans un contexte exceptionnel. Ces chiffres mirobolants ne doivent cependant pas nous fermer les yeux sur l'état économique et social extrêmement préoccupant de notre pays. Les entreprises ont abordé le second confinement dans une situation financière très dégradée. Aussi les dispositifs de soutien, si massifs qu'ils soient, font toujours des oubliés. Nous avons évoqué ensemble les fameux « trous dans la raquette ». Nous devons impérativement assurer la continuité de la cordée pour éviter que certains ne tombent dans une situation financière et sociale catastrophique.

Je vais à nouveau vous parler des extras de la restauration ou de l'événementiel. Je sais que le Gouvernement travaille encore à chercher une solution, mais le temps presse pour ces milliers de Français qui ne bénéficient d'aucun système de protection, contrairement à leurs cousins du secteur du spectacle, et qui vivent aujourd'hui une véritable injustice qu'ils ne comprennent plus.

Je veux aussi évoquer le cas de nombreuses ETI – entreprises de taille intermédiaire. Dans nos circonscriptions, les dirigeants de ces entreprises nous alertent sur leur situation financière très délicate. Le premier confinement a absorbé toute leur trésorerie et, quand leurs débouchés dépendent des secteurs de la restauration, de l'hôtellerie ou de l'événementiel, elles ont vu leur chiffre d'affaires s'effondrer. La situation de ces ETI, trop grandes pour bénéficier du fonds de solidarité mais trop petites pour absorber ce choc massif, doit nous interpeller.

Finalement, nous nous rendons compte que, sur nos territoires, les critères établis par les décrets ne sont pas toujours adaptés à la réalité ni aux besoins. J'espère que nous réussirons à les faire évoluer, puisque vous avez déjà obtenu, madame la secrétaire d'État, l'élargissement des fameuses listes S1 et S1 bis des activités et des secteurs concernés par les restrictions d'activité. La meilleure des solutions est évidemment de permettre à notre économie de repartir normalement.

Le groupe Agir ensemble a sollicité M. le Président de la République pour la réouverture des commerces dès vendredi. Nous espérons vivement être entendus. Depuis le début de la crise, commerçants et restaurateurs ont, dans leur très grande majorité, joué le jeu. Si nécessaire, ils sont prêts à appliquer un nouveau protocole sanitaire plus strict, mais ils veulent travailler, tout simplement.

Oui, si le confinement était nécessaire, nous considérons que la priorité est désormais d'adapter notre société au virus. Nos trente propositions vont dans ce sens et surtout, elles doivent permettre de limiter la casse économique, sociale et psychologique. Nous n'avons plus les moyens de maintenir la France et les Français sous cloche. Notre économie est trop fragilisée, tout comme l'acceptation sociale de telles mesures.

Le groupe Agir ensemble votera évidemment ce PLFR4, car il apporte une aide massive et indispensable, mais, madame la secrétaire d'État, le travail doit se poursuivre pour continuer d'adapter cet accompagnement aux situations réelles.

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