Intervention de Audrey Dufeu

Séance en hémicycle du lundi 23 novembre 2020 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAudrey Dufeu :

… avec au total plus de 12 milliards d'euros ajoutés en rectification du budget hospitalier en 2020.

Mais les avancées ne se limitent pas à l'année 2020, puisque le Gouvernement propose de fixer l'ONDAM pour 2021 à plus de 217 milliards d'euros, dont 92,7 milliards pour l'hôpital.

Si quelques avancées ont pu être votées au Sénat, je regrette fortement la suppression de certaines mesures clés, comme l'article 27 qui prévoit la reprise de la dette des hôpitaux. La droite et la gauche sénatoriale se sont accordées sur ce point sans apporter la moindre solution pour augmenter les capacités d'investissement des hôpitaux. Notre majorité, responsable, rétablira cet article. La reprise de la dette des hôpitaux publics représente des millions d'euros pour chaque établissement concerné, et jusqu'à des dizaines de millions d'euros pour le système hospitalier local. Il est malheureux que les sénateurs aient voulu empêcher ce souffle budgétaire.

Les oppositions voulaient aussi une meilleure reconnaissance des soignants : en concrétisant les conclusions du Ségur de la santé, le PLFSS permettra à plus de 1,5 million de salariés des hôpitaux et des EHPAD de voir leur salaire augmenter de plus de 220 euros nets par mois.

De même, grâce à la mobilisation de nombreux parlementaires sur ces bancs, nous avons décidé à l'unanimité de consacrer plus de 200 millions d'euros à l'augmentation des rémunérations des aides à domicile. Les salariés du domicile, souvent des femmes, le méritent. Nous formons le souhait que les départements prennent leurs responsabilités pour qu'elles puissent bénéficier, dès que possible, d'une augmentation de salaire.

Nous savons que certains soignants, comme ceux des SSIAD – services de soins infirmiers à domicile – ou d'autres secteurs médico-sociaux sont aussi impatients et se sentent lésés, mais je suis certaine que les négociations en cours sur le sujet aboutiront rapidement et permettront de rétablir l'équité à leur bénéfice.

Nous avons également avancé sur le chantier de la cinquième branche dédiée à la prise en charge de l'aide à l'autonomie. Plus que jamais, la crise que nous traversons fait apparaître les carences dont souffre l'accompagnement des aînés et notre besoin profond de renforcer nos politiques publiques en faveur de l'autonomie. À cet égard, la création d'une branche spécifique constitue une avancée historique. Il nous faudra en poursuivre la structuration afin que de véritables politiques publiques transversales puissent s'orchestrer dans un second temps.

Mes chers collègues, nous pourrons être fiers de voter ce texte en nouvelle lecture. Même dans la tourmente d'une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, nous n'oublions pas l'essentiel, ce pourquoi nous votons les lois : la protection des citoyens.

Oui, ce projet de loi vise à assurer un système de sécurité sociale fort, à même de protéger les personnes des événements de la vie, qu'il s'agisse de la famille, de la maladie, de la santé au travail, de la vieillesse ou maintenant de l'aide à l'autonomie. C'est pourquoi notre groupe La République en marche s'assurera que son texte soit rétabli en toute cohérence et en toute transparence.

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