Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du lundi 23 novembre 2020 à 21h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Ce que nous a réservé cette année, ce sont des secousses hors du commun. Pour y faire face, le Gouvernement a ouvert les vannes et permis à nos hôpitaux de dépenser sans compter. Je salue cette initiative, sans laquelle nous aurions foncé tout droit vers un cataclysme. Mais comment ne pas avoir un goût amer devant ce projet de loi de financement de la sécurité sociale – PLFSS – qui valide les crédits supplémentaires alloués en 2020 ?

M. Véran, ministre des solidarités et de la santé, a, trois années de suite, en tant que rapporteur général de la commission des affaires sociales, demandé à nos hôpitaux d'économiser en moyenne 1 milliard d'euros et a exigé de l'assurance maladie qu'elle se serre la ceinture à raison de 4 milliards d'euros supplémentaires à chaque exercice. Il se gargarise maintenant d'augmenter le budget des hôpitaux, mais à quel prix ? S'il avait pris soin de l'hôpital public avant la crise de la covid-19, nous ne serions pas confrontés à la situation catastrophique actuelle.

Les soignants et les médecins désertent les établissements sans même que vos promesses de hausses de rémunération n'infléchissent cette tendance. Les dépenses engagées cette année permettront à peine d'écoper les résidus de la crise sanitaire, et les économies que vous avez faites sur l'assurance maladie depuis le début du quinquennat ne pourront être récupérées.

Il est temps d'en finir avec le plafonnement des dépenses de santé qu'implique l'objectif national des dépenses d'assurance maladie, plus communément appelé ONDAM. Le soin n'a pas à être rentable, la santé n'est pas une marchandise, nos hôpitaux ne sont pas des entreprises.

Je profite de mon intervention sur l'article pour vous remercier, monsieur le ministre délégué chargé des comptes publics, d'avoir apporté des éclaircissements sur le fait que la revalorisation apparaît à une ligne comptable supplémentaire sur les bulletins de salaire des soignants. Sachez, monsieur Dussopt, que votre réponse a été saluée sur les réseaux sociaux par les personnes qui suivent La France insoumise.

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