Intervention de Monique Iborra

Séance en hémicycle du jeudi 26 novembre 2020 à 9h00
Débat public sur le socle citoyen — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

C'est toute la différence entre l'assistanat ou la charité et des politiques sociales destinées à sortir de la pauvreté ceux qui y sont malheureusement installés. Il est vrai que nous avons dû, pour faire face à la crise, compléter notre politique sociale socle, dont fait partie le RSA, par un ensemble de mesures de soutien direct représentant plus de 3,5 milliards d'euros : revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire, renforcement de la politique nationale d'hébergement d'urgence, soutien à l'aide alimentaire par la distribution massive de chèques alimentaires, soutien financier aux associations de lutte contre la pauvreté, plan destiné aux jeunes et qui a aujourd'hui d'excellents résultats, nouvelle aide à venir pour les travailleurs précaires.

L'INSEE vient de publier un rapport estimant qu'en 2019, la pauvreté a diminué et les inégalités de revenus se sont réduites, notamment sous l'effet cumulé de la revalorisation de la prime d'activité et de son extension à de nouveaux bénéficiaires. La baisse du chômage a aussi, bien entendu, joué un rôle prépondérant dans cette lutte contre la pauvreté et les inégalités. Par ailleurs, en cette période de crise, le revenu citoyen que vous nous proposez n'aurait pas suffi : en matière de santé, d'éducation, de logement, il aurait également fallu des mesures exceptionnelles afin de conforter les politiques sectorielles.

Cependant, il n'est pas question de considérer que nous ne devons pas aller plus loin, y compris dans l'application de nos politiques économiques et sociales, les deux allant de pair. C'est la raison pour laquelle nous travaillons sur le revenu universel d'activité, qui nécessite de simplifier l'architecture de nos minima sociaux et d'intervenir sur une opérationnalité défaillante. Nous oeuvrons également en vue de créer un secteur public de l'insertion, conformément à ce que nous avons exposé aux Français lors des campagnes présidentielle et législative.

Mes chers collègues, le groupe La République en marche est prêt au débat que vous nous proposez ; celui-ci nécessitera que vous interprétiez la plasticité conceptuelle qui explique le flou de l'objet de votre résolution, et qui poserait sans doute, bien que vous ne l'évoquiez pas, un problème de financement majeur. L'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques, estime en effet que, pour que le système ne fasse pas de perdants, il faudrait verser à chacun 785 euros par mois, soit un coût total de 480 milliards d'euros, ce qui représente 35 points de contribution sociale généralisée ou 22 points de PIB.

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