Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du jeudi 26 novembre 2020 à 15h00
Accès au vaccin contre le covid-19 — Discussion générale

Adrien Taquet, secrétaire d'état chargé de l'enfance et des familles :

La proposition de résolution que nous examinons est de celles qui suscitent spontanément l'adhésion : les principes qu'elle porte haut sont profondément égalitaires ; l'ambition qui l'anime est la même que celle qui fonde notre modèle de protection sociale. Depuis quelques jours, une lueur d'espoir parcourt le monde ; nous devons nous en réjouir collectivement, après de longs mois de lutte contre une épidémie aussi brutale qu'inattendue. Nous avons tous besoin d'une certaine dose d'optimisme, et la perspective raisonnable d'une arrivée prochaine de vaccins y participe.

La prudence doit néanmoins rester de mise : il est encore trop tôt pour crier victoire ; de nombreuses incertitudes demeurent quant au calendrier de disponibilité d'éventuels vaccins en quantité suffisante ; enfin, une stratégie extrêmement rigoureuse de vaccination devra, en temps voulu, être précisée par le Gouvernement – nous avons commencé à y travailler.

Depuis le début de cette crise sanitaire inédite, le Gouvernement et l'État ont pris leurs responsabilités. La santé pour chacun, la solidarité pour tous : voilà nos valeurs, voilà nos exigences. Les soignants en première ligne et ceux qui font tourner l'économie au quotidien, toutes et tous, les Françaises et les Français, se sont mobilisés et ont tenu. Si nous ne devions retenir qu'un mot d'ordre, qui aura été le credo de la nation tout du long, c'est bien celui de ne laisser personne au bord du chemin.

Le milieu de la recherche est lui aussi pleinement engagé. Il est en train de réaliser la prouesse, en quelques mois seulement, de trouver un vaccin contre la covid-19. C'est dès à présent que nous, responsables politiques, devons déterminer les meilleures conditions de son déploiement. Plusieurs exigences sont incontournables : la transparence des investissements en fait partie, et le ministère des solidarités et de la santé y est, vous le savez, particulièrement attaché. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 consacre d'ores et déjà un certain nombre de mesures à cette transparence non seulement légitime dans un État de droit, mais ô combien nécessaire à l'heure où les marchands de conspiration trouvent dans cette crise de nouvelles ressources.

Je rappelle que nous travaillons, au niveau européen, à la fixation d'un prix juste pour les futurs vaccins contre la covid-19, à travers des mécanismes d'achats groupés tenant essentiellement compte du coût de production des firmes pharmaceutiques. Personne ne devrait avoir à payer davantage que ce prix juste. C'est ce que nous nous employons à garantir avec les entreprises.

Chaque euro consacré à l'achat de vaccins sera documenté, tracé et justifié. Le ministère des solidarités et de la santé est aussi celui de l'équilibre et de la sincérité des comptes sociaux. Je mesure à la fois l'évidence et l'importance de le rappeler à la représentation nationale.

J'en viens à la question de l'universalité. Comment ne pas souscrire à l'ambition présentée et largement partagée à travers le monde de faire de l'accès à ce vaccin un droit humain fondamental et imprescriptible ? De Paris à Tokyo, de New York à Bamako, nous sommes tous confrontés à une même crise, à une même peur, à de mêmes risques. Je vous rappelle, mesdames et messieurs les députés, que c'est notamment à l'initiative de la France qu'a très tôt été mise en avant cette approche selon laquelle le vaccin contre la covid-19 devrait être un bien public mondial. Dès le 16 avril, auprès de M. Tedros, puis de nouveau le 24 avril, le Président de la République a utilisé cette expression de bien public mondial.

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