Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 30 novembre 2020 à 21h00
Amélioration du système de santé par la confiance et la simplification — Article 2 quater

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

On ne pourra vraiment pas me reprocher ce soir de donner systématiquement des avis défavorables, c'est loin d'être le cas. Mais je dois dire que si votre assemblée vient d'adopter une extension des compétences des sages-femmes au dépistage et à la prise en charge des infections sexuellement transmissibles des partenaires masculins de leurs patientes, c'est parce que cela fait sens, que cela s'inscrit dans leur coeur de métier. En revanche, en entendant Jean-Louis Touraine dire qu'une sage-femme doit pouvoir éventuellement dépister une drépanocytose chez le père biologique de l'enfant, je m'interroge : on n'est vraiment plus du tout dans la même logique – outre le fait que cet examen nécessite des compétences que moi-même, diplômé de médecine, n'ai sans doute pas. On migrerait vite alors vers le conseil génétique et vers l'accompagnement global non seulement des patientes mais aussi de leur partenaire.

Par ailleurs, un dernier argument devrait suffire à vous convaincre : la rédaction de ces amendements ne mentionne que le père biologique, alors qu'il y a des situations où ce n'est pas lui qui se rend avec sa compagne chez la sage-femme – par exemple quand elle s'est séparée du père biologique depuis le début de sa grossesse, ce qui peut hélas arriver. Or il est important pour la protection des femmes de s'intéresser aussi au partenaire avec lequel elles vont vivre. L'avis est donc défavorable.

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