Intervention de Jean François Mbaye

Séance en hémicycle du mardi 1er décembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le sida

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye :

En cette journée mondiale de lutte contre le sida, les termes « épidémie » et « virus » ne résonnent sans doute pas tout à fait comme d'habitude dans notre hémicycle. Si notre attention et notre énergie sont à raison consacrées à la lutte contre la covid-19, il est impératif de ne pas amoindrir nos efforts dans celle qui nous oppose au VIH. Après de nombreuses années de stabilité, le nombre de découvertes de séropositivité au VIH a diminué en France de 7 % en 2018 ; avec la crise sanitaire, ces progrès risquent d'être durablement remis en cause. Parmi les conséquences de la pandémie, la précarité des populations les plus à risque s'est aggravée, contribuant à dégrader leur suivi et leur prise en charge. Les acteurs associatifs, dont je salue l'implication sans faille aux côtés des personnes vivant avec le VIH, se sont mobilisés face à la covid-19, mais ils ont dû diversifier leurs activités pour prendre en considération l'accroissement des besoins sociaux, notamment dans les domaines de l'alimentation ou du logement, en même temps que leur mode d'action était restreint par les mesures de sécurité sanitaire.

En dépit d'un contexte défavorable, la France dispose de tous les moyens nécessaires au maintien de la lutte contre le VIH. On pourrait envisager un élargissement de l'offre de dépistage par un recours accru aux tests de diagnostic rapide en pharmacie, ou encore l'instauration à l'échelle nationale d'un dépistage gratuit et sans ordonnance dans les laboratoires d'analyses médicales. Il faut encourager le déploiement progressif de la prophylaxie pré-exposition – la PrEP – dont l'efficacité a été pleinement démontrée, mais qui reste méconnue du grand public, surtout des communautés les plus exposées. Il convient de la rendre plus accessible en permettant par exemple sa primo-prescription par les médecins généralistes. Enfin, il ne faut pas négliger la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH ; par ignorance ou par désinformation, les discriminations à l'endroit des personnes séropositives demeurent bien trop nombreuses.

Monsieur le ministre, au regard des nouvelles difficultés, pouvez-vous exposer les initiatives que vous entendez prendre, afin que la lutte contre le VIH ne soit pas davantage victime de la pandémie de covid-19 ?

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