Intervention de Valérie Rabault

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Deuxième question : ce budget consolide-t-il la reprise de la croissance ? Vous bénéficiez en effet d'une croissance de 1,8 %, quand nous avions zéro en 2012 : ce n'est pas tout à fait le même contexte ! Si je me fie aux mesures que vous avez adoptées dans ce budget, vous avez supprimé la quatrième tranche de la taxe sur les salaires pour les très grandes entreprises. En revanche, vous avez raboté – sans jeu de mot – le taux réduit de l'impôt sur les sociétés pour 20 000 PME. Encore une fois, monsieur le ministre, le signal que vous envoyez au tissu des PME et des TPE françaises n'aide pas à consolider cette reprise.

Soutenir la reprise économique, cela signifie ne pas affaiblir le secteur du bâtiment. Alors là, nous avons été espantés par vos mesures ! Vous supprimez d'un trait de crayon 1,7 milliard d'euros pour le logement social, soit tout de même 10 % de ce que le secteur investit en une année, soit pour construire de nouveaux logements, soit pour effectuer des réparations. Quand on traduit ce chiffre non pas en milliards d'euros sonnants et trébuchants mais en nombre d'emplois, cela signifie que vous faites en train de faire disparaître entre 50 000 et 100 000 emplois dans le secteur du logement.

Soutenez-vous ou non la reprise ? À l'aune de cet exemple, la réponse est non. Je ne suis pas la seule à l'affirmer puisque même vos services le disent avec le modèle MESANGE – Modèle économétrique de simulation et d'analyse générale de l'économie – , ou encore l'OFCE – Observatoire français des conjonctures économiques – , selon qui, au total, la politique budgétaire aura un impact neutre sur la croissance du PIB en 2018. Nous voilà servis pour le soutien à la reprise économique !

Dernière question que je souhaite aborder : ce budget traduit-il un effort pour réduire les inégalités dans notre pays ? Je crains que la réponse ne soit clairement non. Vous baissez les impôts en net pour les 500 000 Français les plus aisés. En revanche, pour tous les autres, je vais dresser une petite liste de ce qui les attend. Première mesure : une augmentation de la fiscalité écologique. Pour un ménage se chauffant au fioul et roulant au diesel, il lui en coûtera 145 euros de plus rien que pour l'année 2018 ; et cela ne dépend pas du revenu des ménages concernés.

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