Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du lundi 7 décembre 2020 à 16h00
Code mondial antidopage et lutte contre le dopage — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Le nouveau standard international pour l'éducation devra également être pleinement effectif dans notre pays, sous l'autorité de l'AFLD et en lien avec les fédérations sportives. Le principal ressort de la lutte antidopage est l'éducation des athlètes dès le plus jeune âge et la formation des encadrants. C'est un volet indispensable. Je m'interroge toutefois sur la place du ministère des sports en la matière : quelles prérogatives va-t-il conserver puisqu'il est chargé du respect de l'éthique dans le sport, comme l'a réaffirmé Mme la ministre déléguée, alors que l'AFLD pilotera le programme ?

Évidemment, tout cela ne peut se mettre en place qu'au sein de structures indépendantes de manière organique. C'est tout l'enjeu de la séparation du LNDD de l'AFLD. J'exprime ici une certaine forme de soulagement après le trop long feuilleton du déménagement et du lieu d'implantation du laboratoire. Celui-ci doit être le plus performant possible car les standards internationaux sont devenus très élevés, et son rattachement au campus d'Orsay répond à ces exigences.

Venons-en à la protection des lanceurs d'alerte. Il sera possible de sanctionner les personnes – athlètes ou encadrants – qui empêchent quelqu'un de signaler à l'organisme compétent l'existence d'une infraction aux règles antidopage ou au droit national en matière de lutte contre le dopage. C'est une bonne chose. Nous ne connaissons que trop bien cet engrenage dans lequel se trouvent embarqués des sportives et sportifs quand leur carrière dépend de l'acceptation d'un système de triche. Parler – ou tout simplement refuser les mauvaises pratiques – peut signifier l'effondrement d'une carrière et d'années de sacrifices. Lutter contre l'omerta, protéger celles et ceux qui s'opposent à la triche est le plus élémentaire des devoirs. Je saisis cette opportunité pour saluer chaleureusement les femmes et les hommes qui ont eu le courage de témoigner.

Notre fil conducteur en matière de lutte contre le dopage est la protection de la santé publique – principe de base du nouveau code mondial antidopage – et celle des athlètes. Protéger les sportives et les sportifs, c'est leur permettre d'échapper à l'enfer du dopage, mais c'est aussi garantir le respect de leurs droits. Nous leur demandons beaucoup, peut-être parfois trop : être localisables vingt-quatre heures sur vingt-quatre ; se soumettre à des contrôles à des heures parfois extrêmes ; être toujours attentifs aux traitements qu'ils reçoivent. En contrepartie, nous devons leur garantir des procédures scrupuleusement respectueuses des droits de la défense, une proportionnalité des peines lorsqu'ils sont reconnus coupables, et le droit à l'oubli pour certains, particulièrement les jeunes.

En tant que rapporteure d'application, en lien avec notre excellent rapporteur, je soutiens ce texte d'habilitation et je suivrai l'avancée de l'ordonnance et son application de manière à garantir un plein respect de la volonté du Parlement.

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