Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Madame la ministre, vous avez eu le mérite – c'était, je crois, le 1er juillet, dans Le Monde –, d'indiquer assez clairement votre vision du code du travail, qui n'était fait, selon vous, que pour embêter 95 % des entreprises. Nous pensons que c'est l'inverse, et que le code du travail exprime un degré de civilisation et qu'il est aussi destiné à protéger les salariés car, ne vous en déplaise, l'entreprise est bien le lieu de l'expression d'un rapport de forces et d'intérêts divergents et c'est la loi qui permet qu'un intérêt général s'exprime. Il est bien naïf, en effet, de croire qu'il n'y a pas d'intérêts contradictoires qui s'expriment au sein de l'entreprise – il faut même n'y avoir jamais mis les pieds pour le penser.

C'est la loi, et son expression précise qu'est le code du travail, qui permet que le rapport de force ne soit pas défavorable aux salariés. C'est une curieuse vision que celle qui vous fait aborder une discussion en disant que ce sont, en gros, les entrepreneurs qui seraient gênés par le code du travail.

À partir de là, tout s'est décliné et c'est la raison pour laquelle nous allons voter cette motion de rejet préalable. C'est en effet un bien mauvais coup que vous portez au code du travail : vous allez faciliter les licenciements et rendre plus précaire la situation des salariés.

Je reviendrai enfin sur un autre de vos arguments – car, certains croient qu'à force de répéter un mensonge, il finira par devenir une vérité – : aucune organisation syndicale de salariés n'approuve cette réforme du code du travail. Toutes y sont défavorables – certaines sont vent debout, d'autres sont déçues. Pas une seule organisation de salariés de ce pays ne vous soutient. Ce bilan devrait vous éclairer sur le fait que cette méthode est celle d'un coup de force. Enfin, chers collègues du groupe La République en marche, il n'est pas vrai que vous ayez fait campagne sur cette réforme.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.