Intervention de Olivier Becht

Séance en hémicycle du mercredi 16 décembre 2020 à 15h00
Stratégie vaccinale contre la covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

Nous sommes réunis pour débattre de la stratégie sanitaire, et plus particulièrement de la stratégie vaccinale. Le vaccin constitue évidemment un espoir important, après une année 2020 entièrement sinistrée par la covid-19. Néanmoins, nous le savons tous, son succès suppose que soient réunies cinq conditions. La première est de vacciner environ 60 % des Français : nous les invitons bien sûr à s'y prêter. La deuxième est que le vaccin ait une efficacité durable, supérieure à quelques mois. La troisième est que non seulement il protège le malade, mais qu'il évite aussi la transmission. La quatrième est l'absence d'effets secondaires graves, et la cinquième que le virus ne mute pas en cours de route. Aussi estimons-nous que le vaccin constitue un espoir, mais qu'il ne peut être le seul – la sagesse populaire recommande généralement de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. C'est d'autant plus vrai que le vaccin ne produira véritablement tous ses effets dans notre pays que vers le deuxième semestre, voire la fin de l'année 2021. Nous avons donc encore plusieurs mois à vivre avec le virus.

Le groupe Agir ensemble a donc proposé au Gouvernement une stratégie qui adopte elle aussi la forme d'un triptyque. Il s'agit d'abord de tester massivement, parfois systématiquement. Nous savons désormais repérer le virus, notamment dans les eaux usées : nous pouvons donc concentrer le recours aux tests PCR et antigéniques là où il circule le plus. Je n'exclus pas de rendre ce dépistage obligatoire. Notre droit de la santé publique impose plus d'une trentaine d'examens médicaux, dont certains sont beaucoup plus invasifs que l'introduction d'un simple coton-tige dans le nez. Il faut donc se donner les moyens de dépister le virus chaque fois que c'est possible. Ensuite, nous recommandons d'accompagner les personnes positives et les cas contacts, de manière digne et humaine, bien entendu, en faisant en sorte qu'elles disposent de tous les moyens nécessaires à l'isolement, de faire leurs courses, de leur porter des médicaments, voire de s'occuper des enfants si besoin. Enfin, bien sûr, il faut contrôler l'isolement. Il est absurde, mes chers collègues, que l'on risque 135 euros d'amende en sortant de chez soi sans attestation pour promener son chien, mais qu'on ne risque rien, dès lors qu'on a une attestation, à sortir malgré un diagnostic de covid-19, au risque de contaminer d'autres personnes, susceptibles de se retrouver ensuite en réanimation à l'hôpital, voire au cimetière. Certes, nous faisons confiance à nos concitoyens, mais nous savons – nous l'avons vu la semaine dernière, lorsque 500 personnes ont fait la fête en dehors de tout respect du confinement et des gestes barrières – qu'il y aura toujours des gens qui contreviennent aux règles. C'est pourquoi ceux qui font l'objet d'un test positif doivent s'isoler, et c'est pourquoi il est nécessaire de les contrôler et de sanctionner ceux qui exposeraient leurs concitoyens à une contamination.

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