Intervention de Anne Genetet

Séance en hémicycle du mercredi 16 décembre 2020 à 15h00
Stratégie vaccinale contre la covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Le vaccin sera « un bien public mondial ». Tels ont été les mots prononcés par le Président de la République, dès le 4 juin dernier, lors du dernier sommet mondial sur la vaccination. Un bien public mondial, car il ne saurait être ni un outil d'influence, ni l'objet de tractations diplomatiques, ni une source d'enrichissement. Un bien public mondial, partout et pour tous, parce que la menace à laquelle nous faisons face actuellement ne se préoccupe ni de frontières, ni de nationalité, ni de PIB. Un bien public pour la France, pour l'Europe et pour le monde.

Le vaccin sera d'abord un bien public pour la France, conformément à nos valeurs républicaines fondamentales : la liberté, en l'espèce celle de choisir d'être ou de ne pas être vacciné ; l'égalité, car tout le monde y aura accès gratuitement, dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos montagnes, dans nos îles – cela représente un défi logistique inédit, que nous relèverons assurément ; la fraternité, enfin, car il sera accessible en priorité aux plus fragiles et aux plus exposés, sans considération d'origine ou de statut social, et parce que c'est ensemble, tous ensemble, que nous réussirons à éteindre l'épidémie.

Il s'agit ensuite d'un bien public pour l'Europe, qui a su anticiper et négocier.

L'Europe a anticipé car, dès le 16 juin, la Commission européenne a présenté une stratégie très ambitieuse, aussi bien en termes de financement de la recherche, en posant 2,15 milliards d'euros sur la table, qu'en termes d'objectifs, étant donné qu'elle projetait que le vaccin soit prêt fin 2021 – nous avons largement devancé ce calendrier.

Et l'Europe a négocié des contrats d'achat au nom de tous les États membres avec six laboratoires pour près de 1,3 milliard de doses, afin de garantir un accès équitable à un prix abordable – 9 euros la dose – partout et pour tous.

Ainsi, en cohérence avec la devise européenne, « Unie dans la diversité », nous voyons se construire une véritable Europe de la santé, laquelle, n'en doutons pas, survivra à l'épidémie.

Il s'agit enfin d'un bien public mondial, pour la santé dans le monde.

Aujourd'hui comme hier, la France se montre fidèle à ses engagements en faveur d'un multilatéralisme fort dans le domaine de la santé mondiale.

Rappelons-nous, c'est au cours des années 2000 qu'ont été créés le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la paludisme, l'Alliance du vaccin GAVI, ou encore, en 2006, Unitaid, organisation d'achats de médicaments à des prix abordables.

Le Président de la République a lui-même poursuivi et défendu cette vision solidaire, globale et coopérative de la santé lorsqu'en 2019, il a augmenté de 20 % notre contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Dans le même esprit de solidarité, la France s'apprête à augmenter de 25 % sa contribution à l'Alliance du vaccin GAVI, la portant ainsi à 500 millions d'euros pour la période 2021-2026 , afin que le droit fondamental de chacun à la santé, quel que soit son pays de résidence, devienne réalité. Enfin, le 16 avril dernier, pour répondre à cette crise qui est tout aussi inédite dans les pays les plus vulnérables, la France a lancé l'initiative « Covid-19 – Santé en commun », qui vise à accélérer l'accès au diagnostic, au traitement et au vaccin dans les pays en développement.

Mes chers collègues, le vaccin ne doit être ni un enjeu économique, ni un enjeu géostratégique. Le vaccin est avant tout un enjeu de santé publique mondiale et c'est le devoir et l'honneur de la France que de soutenir et de défendre cette position universaliste. C'est ce qui a guidé les choix de notre majorité et c'est ce qui devra tous nous animer pour les mois et années à venir.

Écoutons Victor Hugo : « Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera ». Le vaccin, mes chers collègues, est cette lumière qui redonnera espoir à l'humanité. Soyons tous fiers que notre pays porte cette lumière. Soyons tous fiers que le Président de la République défende ces valeurs universalistes. Et soyons tous fiers que, tout au long de cette interminable crise sanitaire, nous n'ayons jamais perdu de vue notre mission : celle de protéger toutes les femmes, tous les hommes, tous les enfants et de briser les inégalités de santé. Vive le vaccin, partout et pour tous !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.