Intervention de Fabrice Le Vigoureux

Séance en hémicycle du jeudi 17 décembre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabrice Le Vigoureux :

À cet ami d'enfance entrepreneur, souvent si véhément face au niveau des prélèvements obligatoires en France, je confierai que la trajectoire de baisse sera poursuivie, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises, pour ce qui concerne tant la taxe d'habitation que l'impôt sur le revenu, l'impôt sur les sociétés et l'impôt de production, car nous avons pu mesurer avant la crise combien cette politique était payante pour le pouvoir d'achat, pour les investissements étrangers en France et pour les créations d'emplois, même dans les secteurs industriels.

À ces parents si soucieux du sort des plus fragiles et des plus humbles, je rappellerai le soutien tout particulier apporté aux associations d'aide aux personnes vulnérables, le développement de l'hébergement d'urgence, les repas à 1 euro dans les restaurants universitaires, le doublement de la garantie jeunes, les 300 000 parcours d'accompagnement vers l'emploi et les millions d'euros permettant aux femmes en situation précaire de se fournir gratuitement en protections périodiques. Ils me diront que ce n'est pas assez, et ils auront raison, car il y a encore tant à faire. À ce copain restaurateur qui aime tant son métier et qui rêve de retrouver ses fourneaux et son équipe, je dirai que le fonds de solidarité, l'exonération de ses charges et l'activité partielle à 100 % sont prolongés, mais que nous espérons tous que cette prolongation servira le moins possible.

Enfin, à tous ceux-là, j'adresserai deux messages. Premièrement, que ce budget se conjugue avec un plan de relance inédit de 100 milliards d'euros, qu'on n'aura jamais mis autant d'argent dans l'écologie et les mobilités vertes – sur ce point, je me réjouis, après l'avoir tant défendu en qualité de rapporteur spécial, que les bâtiments universitaires et les résidences étudiantes puissent engager grâce à cela d'importants travaux de rénovation énergétique, source d'économies de fonctionnement, de décarbonation et de mieux-être des usagers sur les campus – , et que l'Europe a été notre levier pour financer ce plan.

Deuxièmement, je leur dirai que tout cela est difficile, jamais binaire, faillible, et que les arbitrages entre impératifs écologiques et préservation de l'emploi, entre gestion sanitaire et maintien de l'activité, sont redoutables et parfois vertigineux. Après leur avoir dit ma fierté d'appartenir à cette majorité, je leur glisserai également ce splendide message de Jean Tardieu qui orne la rotonde à la sortie de cet hémicycle : « Les hommes cherchent la lumière dans un jardin fragile où frissonnent les couleurs. » Ce jardin fragile – cette démocratie fragile, pourrait-on dire – vit grâce à l'engagement des députés colorés qui siègent ici, sur tous les bancs. Elle vit grâce à nos différences, à nos engueulades, à nos débats et à nos compromis. Plus que jamais en cette période, on peut à la fois admirer et être ami avec un Laurent Saint-Martin ou un Olivier Dussopt et avoir un vrai respect, une vraie reconnaissance pour un Éric Woerth, un Jean-Paul Dufrègne ou une Véronique Louwagie, et bien d'autres qui siègent sur d'autres bancs, et c'est très bien ainsi.

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