Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du mardi 12 janvier 2021 à 15h00
Plan gouvernemental en faveur de la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

La pandémie sacrifie une grande partie de la jeunesse ; les conséquences économiques de la crise sanitaire touchent de plein fouet les jeunes, qui en sont les premières victimes. Certains n'ont pas pu achever leur formation ; d'autres arrivent sur un marché du travail durement frappé par la crise économique et sociale.

Le Gouvernement a placé les jeunes au coeur de ses priorités, en renforçant les dispositifs d'insertion professionnelle, en formant et en accompagnant. Nous avons d'ailleurs échangé avec certains d'entre eux lors d'un récent déplacement de Mme Sarah El Haïry dans le Nord.

Le Gouvernement a également fait le choix de fortement augmenter les missions de service civique pour permettre à des jeunes de s'engager pour la société : c'est l'occasion de servir une cause utile tout en acquérant une expérience qui a de la valeur sur le marché du travail. Dans un souci de réussite du service civique, parce que je crois en ses valeurs, mais aussi parce que M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports nous l'avait suggéré, j'ai rappelé l'existence de ce dispositif aux quelque quatre-vingts directeurs d'école, principaux de collège et proviseurs de lycée de ma circonscription valenciennoise.

Ceux qui ont réussi à accueillir un jeune en service civique en sont très heureux : tous signalent la motivation, le sérieux des volontaires, ainsi que la confiance qui les lie. Cependant, à mon grand étonnement, une trentaine de témoignages révoltés ont fait part de dysfonctionnements dans les procédures de recrutement des volontaires en service civique : sur vingt-cinq procédures, seize se sont malheureusement soldées par un échec.

Des délais d'obtention de contrat de plusieurs mois ont été signalés, ainsi que des refus au milieu de l'année et sans aucun suivi de l'avancée du dossier. Le manque d'information en amont conduit parfois à un échec des procédures, dû à une impossibilité de cumul ou à une grande difficulté à trouver des candidats.

Enfin, les directeurs d'école ont pour obligation de procéder aux recrutements et aux étapes administratives par leurs propres moyens, alors qu'ils manquent déjà cruellement de temps. J'ai choisi d'évoquer ce sujet, car la situation valenciennoise traduit sans nul doute un dysfonctionnement plus global du recrutement de volontaires en service civique en France.

À la suite de ces remontées de terrain, j'ai rédigé, le mois dernier, une tribune formulant six propositions susceptibles, d'après les jeunes, d'améliorer le dispositif à venir et de le rendre peut-être plus pertinent. Il s'agit notamment de mettre à disposition des structures une documentation claire, synthétique et uniformisée dans l'ensemble du territoire, afin de répondre aux questions types et de signaler en amont les impossibilités de recrutement.

Par ailleurs, la durée moyenne des contrats de service civique est de sept mois, entre novembre et mai, ce qui ne couvre pas les deux périodes très intenses d'activité dans les écoles que sont la rentrée et la fin de l'année scolaire. Quel que soit le moment où il débute, le contrat de service civique devrait courir jusqu'à la fin de l'année scolaire. À l'inverse, ces contrats devraient pouvoir être souscrits pour des durées plus courtes, en fonction des besoins et des disponibilités des candidats. Il faudrait donc plus de souplesse !

La mise en place d'une plateforme dédiée, par exemple au sein des services académiques, apparaît comme un outil essentiel pour traiter les dossiers de recrutement. Des interlocuteurs avertis et réactifs permettraient aux écoles d'alléger leur charge de travail. Ces plateformes assureraient le lien avec les candidats ainsi que le suivi de l'avancée des dossiers.

Enfin, peut-être faudrait-il faire preuve de davantage de souplesse sur les horaires dans le cadre du recrutement pour le service civique : cela rendrait possible l'intervention de volontaires à certains moments de la journée et contribuerait à ne pas priver de service civique les jeunes dont l'emploi du temps n'est pas fixe.

En conclusion, je voudrais avoir une pensée pour tous les jeunes, pour lesquels nous devons poursuivre sans relâche notre travail, afin de leur rendre confiance et espoir dans l'avenir, espoir dans leur avenir.

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