Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du jeudi 14 janvier 2021 à 9h00
Développement des éoliennes sur le territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Les éoliennes ont fait leur apparition à La Réunion en 2005 : il existe deux sites d'exploitation représentant soixante machines et produisant 50 mégawatts. D'autres projets sont en attente, mais une sérieuse menace pèse sur cette filière. En effet, le soutien aux projets d'éoliennes en zones cycloniques – c'est le cas pour La Réunion – est régi par l'arrêté du 8 mars 2013 fixant les conditions d'achat de l'électricité produite par ces installations afin d'atteindre en 2030 l'objectif d'autonomie énergétique, inscrit dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Ce tarif est de 23 centimes d'euro le kilowattheure sur les dix premières années, avec un mécanisme de dégressivité pour les années suivantes. Or la CRE, la Commission de régulation de l'énergie, a estimé qu'il y avait trop de projets dans ce domaine et souhaite faire évoluer ce tarif. Le ministère a donc travaillé à un projet d'arrêté, rédigé sans concertation, abaissant très significativement ce tarif à 12 centimes d'euro le kilowattheure, soit une perte de près de 50 %. Le CSE – Conseil supérieur de l'énergie – a émis un avis défavorable sur ce projet de texte, les pistes de déploiement des éoliennes existent, mais si avant même qu'elles soient déployées vous coupez les ailes à ce secteur, cela ne marchera pas. Pouvez-vous nous dire si cet arrêté va être publié ou, comme je le souhaite, allez-vous l'abandonner ?

Par ailleurs, ne faut-il pas démocratiser cette fabrication d'énergie ? Les terres agricoles, par exemple, peuvent parfaitement accueillir des éoliennes. Celles-ci pouvant produire plus qu'il n'en faut pour couvrir les besoins énergétiques d'une exploitation, le surplus pourrait être revendu à EDF, ce qui, en plus de l'autonomie énergétique, représenterait une rentrée d'argent pour les exploitants. Enfin, les nouvelles machines silencieuses et robustes ne pourraient-elles pas être installées sur le toit des immeubles, permettant ainsi de fournir l'énergie nécessaire à ces bâtiments ? Voilà, madame la ministre, quelques exemples sur lesquels je souhaite vous entendre.

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